Désintégration sociotechnique et territoriale au Liban : le cas de l'électricité
Auteur / Autrice : | Alix Chaplain |
Direction : | Eric Verdeil |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Etudes urbaines |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2018 Soutenance le 14/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | Institut d'études politiques (Paris). École doctorale |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Depuis plus de trente ans, le quotidien des Libanais est rythmé par des coupures d’électricité, qui faute des réformes et investissements nécessaires dans les infrastructures publiques, ne cessent de s’aggraver. Le réseau public est pourtant présent sur plus de 99 % du territoire national, mais l’opérateur national Électricité du Liban ne s’est jamais totalement relevé de la guerre civile, et sa capacité de production d’électricité est bien inférieure à la demande. Loin d’être passifs face à cette situation, les Libanais mobilisent des dispositifs diversifiés d’approvisionnement pour sécuriser leur fourniture en complément du réseau public intermittent : générateurs diesel, dispositifs photovoltaïques, batteries, etc. Dans ce contexte, le réseau conventionnel n’est plus le mode dominant de fourniture : usagers et fournisseurs développent des modèles diversifiés, et de plus en plus complexes pour pallier les coupures d’EDL. Ce phénomène de diversification est porté, d’une part, par les stratégies d’optimisation énergétique des usagers et des fournisseurs, et, d’autre part, par des logiques plus politiques d’instrumentalisation de la ressource électrique, à des fins de pouvoir, de domination, voire de contrôle territorial. Non seulement cette diversité de pratiques, de dispositifs, et d’acteurs coexiste avec le modèle conventionnel, mais elle transforme le réseau public d’électricité sur le plan matériel, sociotechnique et politique, un processus qualifié dans ce travail d’« hybridation ». Avec un phénomène de dislocation, de fragmentation, et d’atomisation non régulé des pratiques électriques, dans leur forme actuelle les hybridations mettent ainsi en tension les interdépendances et solidarités associées au réseau national.