Thèse en cours

La Complexité des Glissements Asismiques sur la Subduction Japonaise, Etudiée en Combinant Géodésie et Sismologie

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AttentionLa soutenance a eu lieu en 2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Lou Marill
Direction : David MarsanAnne Socquet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'Univers et de l'Environnement
Date : Soutenance en 2022
Etablissement(s) : Chambéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble, Isère, France ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Sciences de la Terre
Jury : Président / Présidente : Nikolai Shapiro
Examinateurs / Examinatrices : David Marsan, Anne Socquet, Marianne MéTOIS, Roland BüRGMANN, Stéphane Mazzotti, Zacharie Duputel
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Mazzotti, Zacharie Duputel

Mots clés

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Résumé

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L'étude de la phase inter-sismique du cycle sismique a pris de l'ampleur avec la découverte de glissements transitoires, alors qu'il était très souvent admis que le taux de glissement est constant au cours du temps. Des glissements lents (SSEs) de quelques jours à quelques mois ont tout d'abord été détectés et étudiés dans différentes zones de subduction du monde. Avec l'amélioration des jeux de données et le développement de nouvelles méthodes de détection, des glissements transitoires plus longs (jusqu'à 15 ans) et/ou avec une plus petite amplitude (de l'ordre du bruit dans les données) ont été observés. Cette thèse s'inscrit dans le cadre de l'étude de ces glissements transitoires atypiques (de durée très longue et/ou de petite amplitude) à partir de données GNSS, sur les subductions japonaises le long des fosses du Japon et de Sagami. Tout d'abord, j'ai participé au traitement des données GNSS allant de 1995 à 2020, à partir de deux méthodes différentes : en doubles différences avec le logiciel GAMIT/GLOBK, et en PPP (Precise Point Positionning en anglais) avec le logiciel GipsyX. Les séries temporelles issues de ces traitements ont ensuite été comparées entre elles et avec les solutions déjà existantes : la solution GEONET F3 et celle du NGL (à partir de 2009). J'ai remarqué (1) que toutes les solutions présentent une diminution du bruit à partir de 2003, (2) que nos deux solutions sont cohérentes entre elles, (3) que la solution F3 est plus bruitée que nos solutions, et (4) que notre solution GipsyX est très proche de la solution NGL. La première analyse de ces séries temporelles visait à étudier l'accélération long-terme du glissement sur l'interface de subduction observée sur 15 ans avant le séisme de Mw9.0 de Tohoku en 2011. À partir des solutions GAMIT/GLOBK de 1997 à 2011, j'ai retrouvé une accélération dans les déplacements en surface qui se traduit par une accélération du glissement entre 1 et1.5 mm/an2 de la plaque Pacifique, en dessous de la zone de rupture du séisme de Tohoku en 2011. Cette accélération correspond à un changement de couplage estimé d'environ −0.2 sur 14 ans. En plus de cette observation, j'ai identifié une nouvelle zone d'accélération du glissement de la plaque Pacifique, au large de la péninsule de Boso, qui n'est liée à aucun séisme majeur. J'ai aussi montré que l'accélération de la sismicité de fond est proportionnelle à l'accélération du glissement, au premier ordre. La seconde analyse des séries temporelles visait à explorer l'autre côté du spectre : les SSEs court-termes et de petites amplitudes. Pour cela, j'ai adapté une méthode de détection existante, basée sur la forme temporelle et spatiale des SSEs permettant d'extraire les évènements de petite amplitude cachés dans le bruit. J'ai testé cette méthode sur des séries temporelles synthétiques pour déterminer ses limites. Ces tests m'ont permis de déterminer les seuils de détection et aussi les Mw limites des SSEs ainsi détectables. Cette Mw limite varie entre 5.0 et 7.0 en fonction de la profondeur de la zone étudiée sur la plaque et de la proximité des stations GNSS. Les tests synthétiques m'ont également permis de trouver que la probabilité de détecter un SSE avec une magnitude donnée suit une loi de probabilité normalement distribuée, comme cela a été proposé pour la détection de séismes par des stations sismiques. Cette méthode de détection permet également de caractériser (durée, Mw) les détections obtenues. J'ai ensuite appliqué cette méthode aux données réelles et trouvé 236 SSEs probables réparties sur les plaques Pacifique et Philippine avec des Mw entre 5.4 et 7.7. Le couplage inter-sismique et le séisme de Mw9.0 de Tohoku en 2011 nous permettent de mieux comprendre l'évolution spatiale et temporelle de ces détections.