Appropriation de la plateforme de télépathologie I-PATH-INCTR dans la prise en charge des cancers pédiatriques au Mali et en RDC
Auteur / Autrice : | Komlanvi Etienne Sossou |
Direction : | Étienne Damome |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 10/05/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Kiyindou |
Examinateurs / Examinatrices : Aurélie Laborde, Josiane Tantchou, Cheick-Oumar Bagayoko, Catherine Pascal | |
Rapporteur / Rapporteuse : Komlan Kwassi Agbovi, Céline Paganelli |
Mots clés
Résumé
Cette thèse met en lumière l’utilisation de la plateforme de télépathologie I-Path-INCTR dans les pays en développement, en particulier au Mali et en République Démocratique du Congo (RDC). Ces pays étant confrontés à une croissance du nombre de cas de cancers pédiatriques tardivement diagnostiqués, au manque de plateaux techniques et de personnel spécialisé, certains de leurs pathologistes font recours à cette plateforme I-Path-INCTR afin d’améliorer les diagnostics réalisés et d’assurer une meilleure prise en charge des enfants atteints de cancers. En s’appuyant sur un état de l’art mettant en perspective les conditions d’implémentation des projets de télémédecine en Afrique subsaharienne et leur impact sur les populations, nos réflexions cherchent à comprendre la manière dont les pathologistes maliens et congolais se sont approprié cet outil. En s’inscrivant dans l’approche de la réception et des usages des plateformes numériques, notre cadre théorique a mobilisé la théorie de l’acteur-réseau (Akrich et al.,2006) et celle de la culture numérique (Cardon,2019 ; Proulx, 2002 ; Dauphin, 2012) afin d’appréhender les conditions d’implémentation et d’appropriation de cette plateforme par les pathologistes maliens et congolais. Au plan méthodologique, cette recherche, étant une étude de cas, est inscrite dans une démarche qualitative. La collecte de données est axée sur une triple technique de collecte, notamment la revue documentaire, l’observation et l’entretien individuel. Au-delà de la revue documentaire et de l’observation de la plateforme, 19 personnes ont été interrogées dans le cadre de cette recherche. Les résultats des données nous montrent que l’adaptation de la plateforme I-Path-INCTR à l’environnement numérique des pays en développement est liée à l’implication des acteurs locaux (usagers) à son processus de conception ; ce qui favorise son bon fonctionnement au Mali et en RDC. Aussi faut-il souligner que des efforts ont été faits par les pathologistes maliens et congolais afin de se conformer aux exigences techniques de la plateforme. Nous avons également observé que grâce aux différentes formations organisées par les coordinatrices et les experts, les pathologistes locaux ont une meilleure maîtrise de l’I-Path-INCTR et leurs compétences en matière du diagnostic des cancers pédiatriques ont été renforcées. La participation des pathologistes locaux aux différentes activités du projet, la qualité et la rapidité des avis fournis par les experts renforcent la pertinence de la plateforme et son appropriation par ces derniers. En outre, l’importance et l’apport du second avis dans la définition du parcours thérapeutique des patients amènent ces pathologistes à dépasser le cadre participatif pour adopter finalement un comportement d’engagement permettant une utilisation continue de la plateforme malgré les difficultés d’ordres techniques et structurelles rencontrées.