Thèse en cours

La présence au monde. Réflexions écophénoménologiques sur la participation.

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Auteur / Autrice : Christophe Gilliand
Direction : Corine PelluchonGérald Hess
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie pratique
Date : Inscription en doctorat le 01/03/2018
Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Université de Lausanne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil)

Résumé

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Ce travail, s'inscrivant dans le champ de recherche de l'écophénoménologie, souhaite mettre en évidence la façon dont l'appréhension de la nature comme une expérience plutôt qu'un concept permet de repenser l'éthique et la politique de l'environnement. À l'origine de la réflexion se trouve un double constat qui nous place face à l'aporie dont nous chercherons à nous extraire. D'une part, l'existence d'une crise environnementale globalisée, engageant la responsabilité humaine, fait aujourd'hui l'objet d'un consensus scientifique indiscutable et relève du savoir populaire. D'autre part pourtant, les timides mesures mises en œuvre pour y faire face semblent indiquer que nous ne parvenons pas pleinement à saisir l'urgence, comme si, paradoxalement, l'environnement constituait un ailleurs. Dans une perspective gestionnaire et économique, les principes habituellement mobilisés pour motiver un changement dans nos comportements vis-à-vis de notre environnement sont ceux de « gestion rationnelle des ressources », ou encore, de « responsabilité envers les générations futures ». Notre appartenance propre à la nature néanmoins, semble être largement occultée. Or, on peut légitimement rappeler qu'avant d'être un concept enfermé dans nos théories scientifiques, éthiques ou politiques, la nature se donne comme un phénomène dont on peut faire l'expérience. Dans le contexte d'une mise en question du dualisme qui oppose la nature à la culture, appréhender la nature comme telle ouvre de riches perspectives philosophiques que nous nous proposons d'explorer. Nous soutiendrons d'abord l'idée qu'être véritablement dans le monde, c'est reconnaître la valeur du non-humain dans la relation que nous nouons avec lui. Sur cette base, et en recourant à la notion du « soin », nous verrons en quoi l'éthique peut être une posture induite de l'expérience plus qu'elle n'est un ensemble de théories déduites de la raison. Nous nous efforcerons alors d'en tirer les conséquences politiques et pratiques, qui, comme nous l'espérons, donneront un sens concret à l'ensemble de la recherche.