Optimisation d'une thérapie génique non virale pour délivrer la transferrine humaine comme candidat médicament pour le traitement des dégénérescences rétiniennes
Auteur / Autrice : | Jenny Youale tembou |
Direction : | Francine Behar-cohen |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Neurosciences ed 563 |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 16/12/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | ED 563 Médicament, Toxicologie, Chimie, Imageries |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : François Canonne-hergaux, Chiara Maiuri, Thierry Bordet, Emilie Picard, Vincent Pernet, Olivier Loréal, Francine Behar-cohen |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Pernet, Olivier Loréal |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les maladies neurodégénératives de la rétine telles que la DMLA et le glaucome sont les premières causes de malvoyance dans les pays industrialisés et ne bénéficient d'aucun traitement neuroprotecteur efficace à ce jour. La DMLA et le glaucome sont des pathologies évolutives et invalidantes induisant la perte respectivement des cellules de l'épithélium pigmentaire de la rétine (EPR) et des cellules ganglionnaires de la rétine (CGRs) indispensables à l'intégrité des barrière hémato-rétiniennes(BHRs). Les BHR externe et interne limitant le passage de médicaments dans l'oeil, la société Eyevensys développe une nouvelle technologie de thérapie génique non virale basée sur l'électrotransfection de plasmides « médicaments » dans les cellules du muscle ciliaire de l'oeil. Ce dispositif non invasif et réversible permet une production locale de la protéine « médicament » pendant plusieurs semaines. La perturbation de l'homéostasie du fer, un élément indispensable à la vie cellulaire et au processus physiologique du système visuel, a été démontrée chez l'homme dans les yeux de patients atteints de DMLA et de glaucome. Il semble contribuer à la plupart des mécanismes pathogéniques connus dans ces maladies, motivant les stratégies thérapeutiques visant à contrôler les taux de fer oculaire. La ferroptose de l'EPR et des CGRs, forme de mort cellulaire liée à une perturbation de l'homéostasie du fer, est suspectée dans la DMLA et le glaucome. La régulation de l'homéostasie du fer dans la rétine est une voie thérapeutique attrayante car ciblant de multiples mécanismes pathogéniques. La transferrine (TF), une molécule produite par l'oeil qui séquestre et contrôle la distribution du fer, présente un potentiel majeur thérapeutique. L'exploration des mécanismes d'action de la TF sur des cellules de l'EPR soumises à différents agents de stress oxydatif (FeCl3NTA et 4HNE) mimant la pathogénèse de la DMLA montre que la TF préserve l'intégrité de l'EPR. La TF protège l'EPR de la mort par apoptose et par ferroptose et montre des propriétés anti-oxydant par la régulation du fer et les acteurs de son homéostasie. La TF diminue significativement l'activation de la voie du complément et démontre notamment une action anti-inflammatoire face aux stress. L'efficacité de protection de la TF a également été démontrée ex vivo sur les CGRs soumises à différents stress identifiés dans les processus physiopathologiques du glaucome et in vivo dans un modèle d'hypertonie oculaire. En effet, la TF protège de manière significative les CGRs de l'excitotoxicité induite par le NMDA, l'hypoxie induite par le CoCl2 et l'intoxication ferrique induite par le FeSO4 dans des explants de rétines de rat. La TF prévient la ferroptose et la nécrose induite par le FeSO4 et le NMDA, ainsi que l'apoptose induite par le NMDA. Dans la condition hypoxique, la TF est neuroprotectrice en réduisant l'apoptose. Ces résultats suggèrent que la TF a des activités neuroprotectrices sur diverses voies inductrices de stress et avec une action partiellement indépendante de son rôle de chélateur du fer. Ces résultats encouragent à poursuivre le développement thérapeutique de la TF par Eyevensys, jusqu'à des études cliniques chez des patients atteints de DMLA et de neuropathie glaucomateuse.