Thèse en cours

En croire ses sens : une approche phénoménologique de l’iconographie des apparitions post-Résurrection dans la peinture italienne du XVIe et du XVIIe siècle

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 05/12/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Clara Zajdela
Direction : Guillaume Cassegrain
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 05/12/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LARHRA - Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes
Jury : Président / Présidente : Ralph Dekoninck
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Cassegrain, Ingrid Falque, Joseph Hendler, Anne Laure Imbert
Rapporteurs / Rapporteuses : Ralph Dekoninck, Joseph Hendler

Résumé

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L’histoire chrétienne est constellée de récits d’apparitions miraculeuses. Lors de ces évènements théophaniques, une entité divine se manifeste à l’Homme. Elle se rend présente et s’ancre le temps d’une apparition dans la sphère sensible du témoin qui doit alors intégrer la réalité de cette expérience hors du commun. La plus illustre de ces histoires est sans doute celle de la Résurrection. Dans l’évangile, la narration de ce miracle se déploie au rythme des nombreuses apparitions que le ressuscité fit à ses disciples. A cette occasion, des hommes et des femmes sont confrontés à un évènement qui défie l’entendement : le retour à la vie d’un homme mort. Parmi elles, trois apparitions furent le lieu d’un engouement iconographique que ne connurent pas les autres. Les apparitions à Marie-Madeleine, aux pèlerins d’Emmaüs et à saint Thomas ont été l’objet d’un intense investissement figuratif de la part des artistes et de leurs commanditaires. De la seconde moitié du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle notamment, le nombre de leurs représentations va augmenter sensiblement. Cela advient alors à un moment de l’histoire où catholiques et réformés s’affrontent dans un débat autour de l’évènement miraculeux en général, et théophanique en particulier. Les premiers défendent et valident leur réalité, les seconds condamnent les excès qu’engendrent ces éclats surnaturels. Cette émulation autour du phénomène théophanique réactualise alors les questions que le miracle résurrectionnel soulevait au temps de la première chrétienté : comment ces hommes et ces femmes en sont-ils venus à dépasser le paradigme de leur propre humanité en acceptant pour vivant celui qu’ils pensaient mort ? En d’autres termes, comment sont-ils parvenus à croire et, plus que cela, à faire croire à l’authenticité de leur témoignage ? A travers un corpus composé de plus de cent quatre-vingt Noli me tangere, Repas à Emmaüs et Incrédulité de saint Thomas réalisés entre 1540 et 1650 au sein de la péninsule italienne, nous explorons, avec ce travail, la manière dont l’être humain réagit lorsqu’il est confronté à l’extra-ordinaire et à l’in-croyable. Ce que nous interrogeons ici, ce sont donc aussi bien les rapports que les témoins entretiennent avec l’apparu au cours de ces rencontres entre Ciel et Terre, que ceux qu’entretiennent, à postériori, celles et ceux qui ne pourront pas être des témoins de première main, n’ayant alors qu’un rapport virtuel avec le divin à travers un récit. A cet égard, l’image est un support particulièrement fertile. Parce qu’elle s’adresse à toutes les strates de la société et se trouve présente dans les grands centres urbains comme dans les périphéries, elle constitue, peut-être plus que le médium textuel, un moyen d’embrasser la grande diversité des rapports au divin qui existent au sein d’une société catholique éminemment plurielle.