Thèse soutenue

Une muse diserte. Copia et pertinence dans les Œuvres de Ronsard

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Auteur / Autrice : Emma Fayard
Direction : Anne-Pascale Pouey-Mounou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue française
Date : Soutenance le 02/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Sens, texte, informatique, histoire (Paris)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Macé
Examinateurs / Examinatrices : Virginie Leroux, Nathalie Dauvois
Rapporteurs / Rapporteuses : François Rouget, Tristan Vigliano

Mots clés

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Résumé

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À l’étude de l’œuvre de Ronsard, se pose aux lecteurs du XXIe siècle une question simple, et pourtant fondamentale : pourquoi donc écrire autant ? Qu’il s’agisse de multiples variations sur un même thème, comme dans les Amours, ou d’amplifications et ramifications successives, par exemple dans les Hymnes, la parole du Vendômois semble ne jamais tarir, et pourtant chercher sans cesse un état idéal de complétude et d’achèvement. C’est à cette question que veut répondre la présente thèse, dans une perspective stylistique et rhétorique, par une relecture des Œuvres au prisme de la double notion, ravivée par Érasme, de copia verborum et rerum. Ce travail articule deux versants complémentaires : d’une part, la réflexion rhétorique sur les traditions et les implications de la copia, rhétorique de l’« abondance » mais également principe de sélection dans une vaste matière poétique, et à ce titre indissociable de la notion d’aptum ; d’autre part, l’étude stylistique de la façon dont la copia régit le texte ronsardien. En effet, si l’on sait qu’un texte « copieux » reste un texte cohérent et motivé, où l’apparence de digression ressortit davantage à une oralité improvisatoire qu’à une prolifération anarchique, la diversité des Œuvres exige néanmoins d’interroger la spécificité des ressources mobilisées par Ronsard, auteur « récapitulatif » de son temps, selon les genres poétiques. Surtout, on veut montrer que la copia ronsardienne est profondément tributaire d’un principe de pertinence : pendant nécessaire de l’abondance, la pertinence orchestre le déploiement du poème en un tout cohérent et efficace. Copia et pertinence sont ainsi au fondement du « style de Ronsard ».