Thèse en cours

Essais sur les impacts socioéconomiques de l’immigration et des politiques de restrictions: Une application aux économies développées
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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 04/12/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Ababacar Cisse
Direction : Pierre Berthaud
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 04/12/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences économiques
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche en Economie de Grenoble
Jury : Président / Présidente : Michel Rocca
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Berthaud, Ekrame Boubtane, Nong Zhu, Manon Domingues dos santos
Rapporteurs / Rapporteuses : Ekrame Boubtane, Nong Zhu

Résumé

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Cette thèse évalue les impacts socioéconomiques de l’immigration dans les pays développés ainsi que les conséquences des politiques migratoires restrictives. Pour ce faire, elle s’articule autour de trois essais. Le premier essai fait une revue de la littérature récente sur les impacts de l’immigration sur le marché du travail (43 articles) et sur les finances publiques (41 articles) en Europe. Les résultats révèlent que l’immigration accroit faiblement les salaires des natifs. Quant aux impacts sur l’emploi, ils sont faiblement négatifs surtout chez les natifs faiblement qualifiés. Cependant, ces impacts sont d’autant plus élevés que les institutions du marché du travail et les salaires sont rigides. Pour les réfugiés, la littérature y afférente est très peu développée. En général, elle aboutit à un impact négatif sur les salaires et l’emploi mais uniquement à court terme car le caractère soudain et temporaire de ces chocs fait qu’ils se dissipent avec le temps. De plus, les études empiriques indiquent que les migrants européens ont une contribution budgétaire nette positive tandis que celle des migrants non européens est fortement dépendante de la méthodologie utilisée, mais reste globalement faible. À l’inverse, la contribution nette des réfugiés et des demandeurs d’asile est négative du fait notamment des restrictions d’accès au marché du travail dont ils sont l’objet. En général, dans la plupart des pays européens, le déficit que les migrants peuvent engendrer ne menace pas la soutenabilité du système de protection sociale et leur contribution fiscale nette s’améliore avec l’âge jusqu’à la retraite et avec le nombre d’années de séjour. Enfin, bien que l’immigration réduise le ratio de dépendance démographique, elle s’avère insuffisante pour compenser les dépenses publiques liées au vieillissement de la population européenne. Le deuxième essai évalue les impacts de l’immigration qualifiée et non qualifiée sur la demande de redistribution des natifs. Les résultats démontrent l’absence d’effets directs robustes de l’immigration qualifiée et non qualifiée sur la demande de redistribution des natifs européens. En revanche, nous constatons que les impacts de l’immigration sont principalement liés au marché du travail. Une hausse de la proportion de migrants qualifiés et faiblement qualifiés est associée à une hausse de la demande de redistribution pour les prestations non contributives. Autrement dit, plus la concurrence est forte sur le marché du travail en raison d’une augmentation de la proportion d’immigrés qualifiés ou peu qualifiés, plus les travailleurs natifs du même niveau de qualification considèrent qu’il est de la responsabilité de l’État de fournir des emplois à tous ceux qui en veulent un et de réduire les inégalités de revenu. Le troisième essai estime l’effet de taille et de composition des politiques migratoires restrictives. Les résultats de nos estimations attestent d’un effet négatif et statistiquement significatif des politiques migratoires restrictives sur les flux migratoires bilatéraux. Ce résultat tient aussi bien pour les restrictions internes et externes que pour les restrictions liées au regroupement familial, à la migration du travail et à la demande d’asile. L’effet négatif des restrictions est plus prononcé pour les migrations en provenance des pays en développement comparées à celles des pays développés. En outre, les restrictions ne réduisent les flux migratoires bilatéraux que dans les pays développés n’ayant pas un système d’immigration par points. L’évaluation des effets de composition met en évidence l’existence d’une relation sous forme de U inversé entre l’immigration et les restrictions. Par ailleurs, les restrictions accroissent la probabilité d’une sélection positive des migrants que lorsqu’ils viennent des pays en développement. Les restrictions externes diminuent cette probabilité tandis que les restrictions internes tendent à stimuler une immigration de plus en plus qualifiée.