Thèse soutenue

(Esth)éthique de la fragmentation dans les « state-of-the-nation novels » du XXe et XXIe siècles

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Alice Borrego
Direction : Christine Reynier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études du monde anglophone
Date : Soutenance le 25/11/2023
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Etudes montpelliéraines du monde anglophone - Etudes montpelliéraines du monde anglophone / EMMA
Jury : Président / Présidente : Vanessa Guignery
Examinateurs / Examinatrices : Stephen Ross
Rapporteurs / Rapporteuses : Georges Letissier, Esther Peeren

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse s'intéresse à l'évolution du genre des « state-of-the-nation novels » au cours des XXème et XXIème siècles et plus particulièrement aux liens entre responsabilité (comme théorisée par Emmanuel Levinas, puis Judith Butler) et fragmentations (formelle mais aussi sociale, politique ou psychique). Une trentaine d’années sépare chacun des romans du corpus, et environ un siècle s’est écoulé entre le premier et le dernier. Les six romans à l’étude (The Return of the Soldier (1918) de Rebecca West, South Riding (1936) de Winifred Holtby, The Holiday (1949) de Stevie Smith, No Laughing Matter (1967) d’Angus Wilson, What a Carve Up! (1994) de Jonathan Coe and Capital (2012), de John Lanchester) se présentent comme une remise en question du statu quo. Ils remettent en cause les cadres normatifs de reconnaissance sociale, tout en déstabilisant le canon littéraire, dans le but de mieux représenter et examiner le corps politique. Il s'agit ici de mettre en exergue une imbrication entre forme et éthique (en s'inspirant du rapprochement entre forme et politique fait par T.W. Adorno). L’emphase que ces romans mettent sur les complexités de différents types de discours invite au soupçon, lui-même incarné par la nature fragmentaire de ces récits fictifs. La corrélation entre fragmentation formelle, sociale et éthique pousse finalement à se demander si le genre peut bel et bien être performatif à des moments de crises politiques.