Thèse en cours

Le rôle du striatum dans le traitement du temps

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 02/06/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Laurie Lemoine
Direction : Anne-Catherine Bachoud-LéviVincent de Gardelle
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Neuroscience
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 02/06/2023
Etablissement(s) : Paris 12
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil)
Equipe de recherche : Equipe BACHOUD - Neuropsychologie interventionnelle
Jury : Président / Présidente : Pascal Mamassian
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Catherine Bachoud-levi, Vincent De gardelle, Florence Pasquier, Jennifer Coull, Philippe Allain
Rapporteurs / Rapporteuses : Jennifer Coull, Philippe Allain

Résumé

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Le traitement du temps est fondamental dans nos vies, depuis notre cycle veille-sommeil jusqu’à la parole, en passant par la pratique de la musique. Les différentes échelles de temps (millisecondes, secondes-minutes et au-delà) sont traitées grâce à des processus cognitifs spécifiques impliquant des représentations neurales différentes. Il est généralement admis que l’échelle de temps allant de quelques secondes à quelques minutes appelée « interval timing » serait anatomiquement reliée au striatum. En effet, les patients souffrant d’une atteinte du striatum tel que la maladie de Huntington (MH) ont un déficit du traitement des durées de l’ordre des secondes. Cependant, l’étendue de ce déficit est mal connue. De manière générale, cette thèse a pour objectif de fournir, à l’aide d’une approche expérimentale impliquant des volontaires sains et des patients atteints de la maladie de Huntington, une meilleure compréhension du rôle du striatum dans le traitement du temps. Nous posons plusieurs questions empiriques. Le striatum a-t-il un rôle spécifique pour le temps ou joue-t-il un rôle plus général de comparateur de variables continues, comme la position dans l’espace d’un stimulus ? Le striatum est-il une structure cérébrale centrale impliqué dans tous les types de tâches temporelles, aussi bien pour la perception que la production des durées ? Le striatum est-il également une composante indispensable au traitement de durées de quelques minutes ? Nos résultats suggèrent un rôle spécifique du striatum pour le traitement temporel, que ce soit en termes de production ou de perception du temps. Notre première étude a montré des déficits chez les patients MH plus prononcés sur des tâches temporelles que spatiales, les tâches étant équivalentes en terme de complexité et de demande cognitive. Ces déficits s’étendaient à la fois en perception et en production. De plus, des analyses d’IRM ont mis en évidence des corrélations entre le volume du striatum et les performances des patients MH sur une tâche de perception temporelle, et dans une deuxième étude, sur une tâche de production temporelle. Dans une troisième étude, nous avons évalué les performances de sujets sains jeunes et plus âgés pour le traitement de durées courtes (secondes) et longues (minutes). L’observation d’une fraction de Weber (rapport entre le seuil de discrimination et la magnitude du stimulus) différente entre ces deux conditions suggère des différences entre les systèmes impliqués dans ces deux types de durées, ce qui pourrait indiquer l’implication d’une autre structure cérébrale que le striatum dans le traitement temporel des minutes. Par ailleurs, l’ensemble des participants a montré un bon niveau de performance, sans effet de l’âge, ce qui montre que notre procédure a créé de bonnes conditions expérimentales, applicable chez l’humain jeune et plus âgé. Ainsi, elle pourrait être utilisée pour des études futures chez des patients atteints de maladie neurodégénératives afin d’élucider le rôle du striatum dans le traitement des minutes.