Thèse en cours

Biofilms aquatiques : capteurs de l'ADN environnemental et révélateurs de la biodiversité des milieux aquatiques

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AttentionLa soutenance a eu lieu en 2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Sinziana Rivera rocabado
Direction : Agnès BouchezFrédéric Rimet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biodiversité, écologie, environnement
Date : Soutenance en 2022
Etablissement(s) : Chambéry
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Ingénierie Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CARRTEL - Centre Alpin de Recherche sur les réseaux Trophiques et les Ecosystèmes Limniques
Jury : Président / Présidente : Christine Argillier
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Bouchez, Frédéric Rimet, Serena Rasconi, Jean-François Briand, Carlos Wetzel
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-François Briand, Carlos Wetzel

Résumé

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L'évaluation de la biodiversité est essentielle pour la gestion de l'environnement. Dans les milieux d'eau douce, la diversité des algues (diatomées), des macroinvertébrés (insectes, mollusques, crustacés) et des poissons sont plus particulièrement étudiées car ces organismes présentent d'excellentes propriétés bioindicatrices. Afin de produire des inventaires d'espèces, ces organismes sont échantillonnés, identifiés et comptabilisés par des méthodes de taxonomie classique réalisée par de rares spécialistes dont la charge de travail n'est pas extensible. Ces méthodes sont par ailleurs invasives puisqu'elles détruisent les individus (macroinvertébrés, poissons). Une méthode alternative, le metabarcoding, qui s'est développée dans la dernière décennie repose sur la présence de l'ADN des organismes dans leur milieu naturel, ou ADN environnemental (ADNe). Le metabarcoding, permet d'identifier l'ensemble des individus d'un échantillon grâce à l'amplification d'un court fragment d'ADN (barcode). Des séquenceurs haut-débit sont utilisés pour séquencer rapidement et à bas coût un grand nombre d'échantillons. L'identification par metabarcoding est réalisée sur des matrices environnementales différentes pour chaque groupe d'organisme : l'eau pour les poissons, les macroinvertébrés capturés au filet ou les biofilms pour les diatomées. Des études récentes suggèrent que les biofilms pourraient capturer l'ADN libéré par différents organismes présents dans le milieu. L'objectif de ce travail de thèse a été de tester une stratégie simplifiée d'échantillonnage pour étudier la diversité des macroinvertébrés et des poissons par metabarcoding à partir des biofilms aquatiques. Le séquençage d'un seul type de matrice (ici le biofilm) permettrait un gain de temps lors du prélèvement et de l'analyse, tout en limitant l'aspect invasif du suivi. Dans un premier temps, la capacité des biofilms aquatiques à capturer l'ADNe a été évaluée pour les macroinvertébrés issus de rivières d'une île tropicale (Mayotte). Un signal ADN de ces organismes a bien été détecté dans cette matrice environnementale. La diversité et la structure des communautés de macroinvertébrés résultant de l'analyse des échantillons de biofilms étaient comparables à celles obtenues avec l'approche traditionnelle. Cependant des biais méthodologiques et biologiques ont empêché d'obtenir des inventaires taxonomiques détaillés pour ces organismes à partir des biofilms. Dans un deuxième temps, des comparaisons entre inventaires de poissons obtenus à partir d'ADN extrait d'échantillons d'eau et de biofilms ont été réalisées en zone littorale lacustre (lac Léman). Elles ont démontré la capacité des biofilms aquatiques à capturer l'ADNe de poissons. Les aspects méthodologiques à prendre en compte pour identifier les poissons par metabarcoding à partir des biofilms aquatiques ont été définis. Finalement, le signal ADNe des poissons présents dans les biofilms aquatiques a été utilisé pour étudier avec succès la variabilité spatio-temporelle de la communauté de poissons dans la zone littorale du lac Léman. Cette dernière étude montre l'intérêt d'utiliser des biofilms aquatiques dont le temps d'intégration du signal ADNe peut être maitrisé en utilisant des biofilms se développant sur des substrats artificiels dont la durée de colonisation est connue. Ce type de contrôle n'étant pas possible avec des échantillons d'eau. Ces travaux montrent que les biofilms aquatiques agissent comme capteurs passifs de l'ADNe et permettent d'avoir une bonne image de la composition et de la structure des communautés de poissons et de macroinvertébrés. Cependant d'autres travaux devront être réalisés afin de mieux comprendre les mécanismes de capture de l'ADNe par cette matrice avant d'envisager une application en routine et éventuellement, détecter des organismes autres que les poissons et les macroinvertébrés présents dans les milieux aquatiques (ex. mammifères, oiseaux).