L'agonisme entre la Turquie et l'Occident: comment analyser la crise actuelle entre l'OTAN et Ankara?
Auteur / Autrice : | Ahmet Sari |
Direction : | Jean Marcou |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 18/04/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Etudes et de Recherche sur la Diplomatie, l'Administration Publique et le Politique |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Legrand |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Marcou, Fabien Terpan, Monika Gabriela Bartoszewicz, Emel Parlar dal | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Legrand, Emel Parlar dal |
Mots clés
Résumé
Comment et pourquoi les pays contreviennent-ils à leurs engagements, à leurs accords contraignants, malgré des incitations claires à coopérer ? Selon la littérature générale, les dirigeants s'abstiendraient de violer en raison des coûts, tels que le matériel, la réputation et l'audience nationale. En théorie, ces coûts sont élevés pour les dirigeants dÉtats démocratiques, les membres de puissance moyenne et les membres dalliances hautement institutionnalisées. Cependant, malgré ces réalités, la politique étrangère de la Turquie liée à ses engagements envers l'OTAN et ses alliés occidentaux a été inégale, voire contradictoire, au cours des dernières décennies. Malgré lintérêt des chercheurs et du public, il y a un manque de recherches systématiques sur les raisons expliquant le changement de politique étrangère turque. Grâce à une analyse approfondie des facteurs, ce projet propose une nouvelle approche pour analyser les contrevenants. Le projet souligne que la décision d'un pays de contrevenir est liée à son ascension dans la hiérarchie internationale, aux rivalités interétatiques existantes, à l'efficacité de l'alliance et aux changements dans les affaires intérieures. Premièrement, le projet soutient que les pays qui souhaitent changer de place sur léchelle mondiale contrediront leurs engagements envers leur alliance, surtout sils font partie de la même alliance avec la puissance dominante. Dun autre côté, malgré labondante littérature, la recherche universitaire se concentre principalement sur la façon dont la rivalité augmenterait la probabilité dune guerre ou de conflits interétatiques militarisés entre deux ou plusieurs États. Pourtant, les effets perturbateurs de la rivalité sont peu étudiés dans les études sur les alliances. Théoriquement, tous les alliés ne forment pas solennellement un partenariat contre les menaces extérieures ; les pays peuvent sallier pour contraindre leurs rivaux. Même sil est peu probable que deux alliés entrent en guerre, ils agiront pour se délimiter lun lautre, et leur rivalité perturbera leurs engagements envers lalliance. Les pays et leurs dirigeants qui pensent que leurs alliances ne respecteront pas lengagement initial, comme venir en aide en cas dattaque, contrediront leurs obligations. La peur dêtre abandonné par leurs alliés est un domaine bien développé et théorisé au sein de la recherche sur les alliances. Pourtant, malgré son importance, elle est absente de lanalyse de la politique étrangère turque. Le projet vise à combler cette lacune et à inclure la peur de l'abandon pour expliquer les choix de la Turquie. En outre, les facteurs nationaux et lévolution des affaires sont des indicateurs essentiels pour analyser les raisons pour lesquelles un pays manque à ses obligations. Même si les facteurs nationaux sont régulièrement utilisés dans lanalyse de la politique étrangère turque, la plupart des études restent limitées dans leur approche. En introduisant une approche empirique, le projet vise à déterminer si ces facteurs nationaux sont essentiels pour expliquer les changements de politique étrangère.