La condition numérique du journalisme : des formes de rationalisation aux registres dalternativité professionnelle en voie dinstitutionnalisation
Auteur / Autrice : | Julien Deschamps |
Direction : | Benoît Lafon |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de l'Information et de la Communication |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 16/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe de recherche sur les enjeux de la communication (Grenoble, Isère, France ; 1978-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie NOëL |
Examinateurs / Examinatrices : Benoît Lafon, Jacob Matthews, Nathalie Pignard-cheynel, Valérie Croissant, Ilia Kiriia | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jacob Matthews, Nathalie Pignard-cheynel |
Mots clés
Résumé
Cette recherche examine le renouvellement du monde du journalisme à lère numérique en analysant les dynamiques identitaires et les transformations socio-professionnelles du groupe journalistique. En adoptant une posture interactionniste, enrichie par la sociologie communicationnelle du journalisme, léconomie politique de la communication (EPC) et les approches communicationnelles des organisations, létude explore lévolution des pratiques professionnelles et de lautonomie face à la gestionnarisation (Robert, 2014) dans quatre médias traditionnels (Le Parisien, Les Echos, Libération et LExpress), tout en identifiant un processus de segmentation professionnelle vers les médias alternatifs et dautres formes demplois et de travail. Lanalyse des registres dalternativité, incluant les médias alternatifs (Mediapart, Les Jours, brief.me, etc.), les collectifs professionnels (We Report, groupes informels) et les trajectoires professionnelles (23 entretiens), met en lumière une insertion et une mobilité professionnelle qui reflètent les tensions entre la rationalisation managériale liée à des logiques sociotechniques et socioéconomiques favorisant lhétéronomie (Smyrnaios, 2018) et la quête dautonomie des professionnels au sein dun paysage médiatique reconfiguré. Ces registres dalternativité en voie dinstitutionnalisation, coextensifs de formes identitaires nouvelles, questionnent les formes de régulation (aides publiques, relations aux plateformes) dans un contexte de négociation entre acteurs traditionnels (Apig), alternatifs (Spiil) et lÉtat (ministères, parlements, administrations, etc.). Notre travail associe la crise des modèles daffaires de la presse et la crise de la représentativité des journalistes, et surtout la manière dont le segment des médias alternatifs y répond. Nous nous interrogeons sur lémergence dun corporatisme socialisant opposé discursivement au corporatisme historique, et la capacité des acteurs de ce mouvement professionnel à répondre à ces deux crises en jouant sur les conditions institutionnelles.