Religion et Politique. Une histoire des idées dans le chiisme iranien depuis le milieu du XXème siècle
Auteur / Autrice : | Eva Zahiri |
Direction : | Pierre-Jean Luizard |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire des religions et anthropologie religieuse |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2016 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe sociétés, religions, laïcités |
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Mots clés
Résumé
Avec linstauration du régime de la République islamique en 1979, layatollah Khomeynî institutionnalisa sa doctrine de la « guidance du juriste religieux » (velâyat-e faqîh) dans laquelle les institutions religieuse et étatique furent confondues. Cette nouveauté par rapport à la théologie politique et au droit chiite, ainsi que les changements institutionnels qui en découlèrent, suscitèrent de nombreuses controverses doctrinales et renouvelèrent les réflexions sur lÉtat. Les termes du débat politique furent posés dès le début du siècle avec la Révolution constitutionnelle (1906-1909) mais la terminologie et les thèmes centraux de la pensée politique se renouvelèrent en profondeur dans les années 1960-1970, à mesure que le clergé se politisait et que lislam sidéologisait. Puis, à partir des décennies 1990-2000, les réflexions sur lÉtat virent leur contenu et leur forme évoluer de nouveau. Une approche critique, qui mettait laccent sur la dimension spirituelle et individuelle de la foi, émergea dans le chiisme. Lexpérience du gouvernement clérical et le renouvellement conjoint des connaissances et des institutions de savoirs, ont en effet amené certains penseurs cléricaux et non cléricaux à questionner la doctrine de lÉtat iranien. Une variété croissante des conceptions sur la relation entre religion et État peut être observée. LÉtat fut progressivement envisagé hors du droit islamique et à travers de nouveaux cadres théoriques comme la philosophie, la « nouvelle théologie » ou le droit moderne codifié. Nous explorons ce renouvellement des conceptions et des lieux de débats au prisme de lhistoire des idées. Cela nous permettra de mettre en lumière la diversité et la nouveauté des méthodes, des disciplines et des cadres épistémologiques pour concevoir la relation entre religion et État, et comprendre ces évolutions.