Les tambours miniatures en alliage cuivreux de la culture de Đông Sơn : (Vietnam, IIe siècle avant notre ère - Ier/IIe siècle de notre ère)
Auteur / Autrice : | Clémence Le Meur |
Direction : | Alain Thote, Thomas Oliver Pryce |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes de l'Extrême-Orient |
Date : | Soutenance le 02/04/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie orientale (Paris ; 2006-....) |
Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Andrew David Hardy |
Examinateurs / Examinatrices : Alain Thote, Thomas Oliver Pryce, Peter Stafford Bellwood, Bérénice Bellina, Pierre-Yves Manguin, Benoit Mille, Brice Vincent | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Peter Stafford Bellwood, Bérénice Bellina |
Mots clés
Résumé
La culture archéologique de Đông Sơn s'est développée dans le nord du Vietnam entre le Ve siècle avant notre ère et le Ier/IIe siècle de notre ère. Elle est surtout connue par le mobilier caractéristique en alliage cuivreux découvert sur des sites funéraires et plus particulièrement par les grands tambours, pouvant atteindre plus de 60 cm de hauteur. Dès le début du XXe siècle, plusieurs chercheurs se sont attelés à les classer selon leurs formes et leurs décors. De nombreuses hypothèses ont aussi été proposées sur leurs fonctions. Parmi elles, celle de biens de prestige de chefs ou d'une élite est aujourd'hui la plus largement adoptée. En comparaison avec ces multiples travaux, assez peu d'études ont été consacrées au mode de fabrication des tambours. Deux techniques ont été envisagées : la fonte chinoise en moule segmenté et la fonte à la cire perdue, qui aurait été pratiquée en Asie du Sud-Est dès les prémices des techniques de fonderie, sans toutefois être encore bien attestée par les vestiges archéologiques ou les études techniques d'objets. Déterminer si des techniques ont été empruntées ou développées localement s'avère difficile tant que le système métallurgique des Dôngsoniens demeure peu connu ou qu'il est interrogé seulement à travers des objets remarquables. Il existe aussi des tambours miniatures, mesurant moins de 20 cm de hauteur, découverts dans le nord du Vietnam, dont l'étude a été jusqu'à présent délaissée par les chercheurs. Ces objets, par leur plus faible nombre et leur répartition circonscrite, constituent un corpus d'étude idéal pour documenter les pratiques de fonderie et l'usage des tambours miniatures. Ils sont également les témoins d'une période de profonds bouleversements causés par l'annexion de la région septentrionale du Vietnam par l'empire Han en 111 avant notre ère, car ils apparaissent dans des sépultures de la période tardive de Đông Sơn (IIe siècle avant notre ère-Ier/IIe siècle de notre ère). Cette étude systémique s'ouvre sur le contexte de découverte, elle se poursuit par une analyse de la typologie des pièces, et s'achève avec une exploration des techniques de fonte des 131 tambours miniature du corpus. Des données métallographiques et physico-chimiques collectées sur certains de ces tambours viennent compléter l'analyse. La confrontation de ces données permet de discuter les pratiques de fonderie de plusieurs groupes d'artisans dôngsoniens, qui employaient la fonte à la cire perdue par procédé direct ou indirect, documentée pour la première fois avec certitude pour cette région et à cette période. Pour finir, le phénomène de miniaturisation des tambours est interrogé en relation avec d'une part les grands tambours et les pratiques funéraires des Dôngsoniens, et d'autre part l'usage de modèles d'objets sous les Han (mingqi), pour ensuite avancer des hypothèses sur les fonctions des tambours miniatures et tenter d'y répondre.