Thèse soutenue

Politisation ou dépolitisation ? Les luttes politiques sur les interdépendances économie-environnement des milieux aquatiques continentaux

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Auteur / Autrice : Arnaud Thomas
Direction : Caitriona Carter
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 18/03/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (France ; 2012-2019)
Jury : Président / Présidente : Xabier Itçaina
Examinateurs / Examinatrices : Caitriona Carter, Xabier Itçaina, Philippe Zittoun, Sara Fernandez, Charlotte Halpern
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Zittoun, Sara Fernandez

Résumé

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La dépolitisation est devenue un lieu commun dans la littérature sur la régulation politique des interdépendances entre l’économique et l’environnement (Meyer, 2020). Selon les approches post-marxistes en particulier, nous vivons dans un monde « post-politique » où les relations entre l’économique et l’environnement sont dépolitisées (Swyngedouw, 2011). Dans ce monde, le débat politique autour de la durabilité et de la transition écologique serait dominé par un consensus technique et administratif, remplaçant la conflictualité inhérente aux luttes définitionnelles autour des problèmes publics d’environnement et excluant les alternatives politiques. Enfin, dans leur critique du néolibéralisme, ces approches soulignent la délégation du pouvoir politique aux acteurs privés et la mise en place d’instruments financiers qui se substitueraient à l’action des gouvernements. Cette thèse propose un contre argument aux récits de la dépolitisation en s'intéressant aux interdépendances entre les industries hydroélectrique et agricole et les milieux aquatiques continentaux dans le cadre des politiques de continuité écologique. La thèse propose, par ailleurs, de contribuer à la compréhension des problèmes de continuité écologique de manière originale à partir des interdépendances industrielles tandis que la majorité des recherches se sont intéressées aux dimensions socioculturelles de ces politiques publiques (Drenthen, 2009 ; Barraud et Germaine, 2017 ; Fox et al., 2017 ; Pradilla, 2021). Dans le cadre d’une enquête qualitative et à partir d’une théorie institutionnaliste et d’une épistémologie constructiviste, la thèse interroge les problématisations qui sont faites de ces interdépendances dans l’action publique en observant le « travail politique » des représentants industriels et les effets de celui-ci sur la régulation politique (Jullien et Smith, 2012). Nos résultats montrent que se concentrer uniquement sur la dépolitisation négligerait une partie centrale du travail de politisation des acteurs industriels privés et publics pour changer les institutions dans le cadre des débats sur la ré-articulation de l’économique et de l’environnement face aux changements globaux.