Dynamiques autoritaires en Tanzanie : le régime au prisme des processus de régulation du pluralisme politique et culturel
Auteur / Autrice : | Cyrielle Maingraud-Martinaud |
Direction : | René Otayek |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 30/11/2018 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Les Afriques dans le monde (Pessac, Gironde ; 2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Yves Déloye |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Émmanuelle Pommerolle | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Dabène, Emma Hunter |
Résumé
Pour comprendre le fonctionnement du régime politique tanzanien, il faut se détacher de sa double image d'Epinal : celle d'une démocratie électorale, en dépit du maintien au pouvoir du Chama Cha Mapinduzi (CCM) ; celle d'une société pacifique qui aurait échappé, grâce à un processus d’intégration nationale inspiré par le père de la nation Julius Nyerere, aux drames qu’ont connu ses voisins. À partir d'une analyse au concret des modes de régulation du pluralisme, resitués dans leur profondeur historique depuis le milieu des années 1950, ma thèse s'attache à comprendre les reconfigurations contemporaines de ce régime depuis le retour au multipartisme en 1992. En retravaillant la notion de « pluralisme limité » élaborée Juan Linz et en croisant les interrogations sur le pluralisme politique et culturel, notamment la question religieuse, il s'agit de mettre au jour les dynamiques autoritaires du régime tanzanien, dans une dialectique entre continuités et changements. À partir d'une enquête qualitative de type ethnographique et d'entretiens semi-directifs menés dans quatre circonscriptions en Tanzanie continentale, ce travail porte sur les modes de légitimation du régime, des processus de mobilisation et de cooptation des élites intermédiaires et des rapports entre gouvernés et gouvernants. À travers l'analyse des relations d'autorité qui travaillent le champ politique tanzanien contemporain et des processus par lesquels le régime tanzanien s'équilibre, il s'agit de comprendre les reconfigurations qui rendent possible, pour l'instant, sa pérennité.