MAITRES DE STAGE UNIVERSITAIRES, QUALITE DES SOINS ET PRESCRIPTIONS
Auteur / Autrice : | Louise Christophe |
Direction : | Olivier Saint-lary |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences médicales et recherche clinique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2017 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche en épidémiologie et Santé des populations |
Equipe de recherche : Soins primaires et prévention | |
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) |
Mots clés
Résumé
La formation des futurs médecins généralistes passe par des stages ambulatoires (1,2). Ils sont accueillis dans des cabinets de médecine générale par des médecins généralistes Maîtres de Stage Universitaires (MSU). Pour devenir MSU il faut être installé ou en collaboration depuis au moins un an pour encadrer des externes (étudiants en médecine-Deuxième Cycle des Etudes Médicales) ou des internes (étudiants inscrits en Diplôme d'Etudes Spécialisées de Médecine Générale-Troisième Cycles des Etudes Médicales). Ces médecins généralistes sont volontaires et ont participé à une formation à la maîtrise de stage proposée par leur faculté de rattachement (3) pour valider leur agrément. Ils peuvent donc accueillir et encadrer en fonction des formations suivies : des externes ou des internes. En plus de l'accueil des jeunes à leur cabinet pour les former, les MSU sont sollicités par leur Département de Médecine Générale de rattachement pour encadrer certains cours à la faculté. Ce concept de « redevance pédagogique » est propre à certaines universités dont l'Université Versailles Saint Quentin (UVSQ). Les MSU reçoivent une formation particulière par l'Université, et sont impliqués dans l'enseignement. De ce fait ils sont également au contact quotidien des étudiants souvent très sensibles aux attitudes de prescription de leurs MSU. Nous pouvons émettre l'hypothèse que ces formations ainsi que la réflexivité sur leurs pratiques engendrée par la maîtrise de stage les amènent à prescrire différemment. Les résultats de notre premier travail nous ont permis d'observer que les MSU prescrivaient de façon significative moins d'antibiotiques que leurs confrères dans les Yvelines. En effet, sur une période d'un an, les MSU ont prescris au moins une fois un antibiotique à 22% de leurs patients contre 28% pour les médecins généralistes non MSU. Nous souhaitons étendre nos recherches. Au sein même des antibiotiques, certains antibiotiques ou classes d'antibiotiques sont considérés comme critiques car hauts pourvoyeurs de résistance bactérienne. Ce sont : l'association amoxicilline-acide clavulanique, les céphalosporine et les fluoroquinolones (4). Ils font l'objet d'une surveillance particulière de la part de la Sécurité Sociale (5). Nous allons donc essayer de savoir si nos résultats sont confirmés en étudiant plus spécifiquement ces derniers. Nous souhaitons savoir si les différences de prescriptions entre MSU et non MSU s'étendent à d'autres domaines. Les benzodiazépines et apparentées agissent sur le système nerveux central. Elles ont des propriétés hypnotiques, anxiolytiques, myorelaxantes et anticonvulsivantes. Elles font l'objet d'une surveillance particulière compte-tenu de leurs effets indésirables (5). Dans son dernier rapport, l'Agence Nationale de Surveillance du Médicament et des produits de santé (ANSM) place la France aux côtés des plus hauts prescripteurs de benzodiazépines. Une initiation de prescription de benzodiazépine pour un premier épisode est prescrite dans 82% des cas par un médecin généraliste (6). Le zolpidem bénéficie d'une attention particulière par les autorités compte-tenu de son fort potentiel de pharmaco-dépendance mais également des nombreux contournements dont il a fait l'objet. A partir d'avril 2017, le zolpidem est à prescrire sur ordonnance sécurisée (6). Nous souhaitons observer les comportements de prescriptions des MSU vis à vis des benzodiazépines pour compléter nos premiers travaux sur les antibiotiques. Il nous semble intéressant de nous intéresser à un autre domaine que les prescriptions médicamenteuses. Notre choix s'est porté sur un indicateur de la ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique). Nous souhaitions que cet indicateur soit présent depuis la première version de la ROSP et évalué depuis 2011 et qu'il n'ai pas fait l'objet de polémique ou de remise en cause depuis sa mise en place. Cet indicateur est l'examen du fond d'il : Patients diabètiques ayant eu une consultation d'ophtalmologie ou un examen du fond d'il dans les deux ans : objectif à 80% (5). Une fois ces travaux menés, nous souhaitons observer s'il existe des modifications de comportement de prescription pour un médecin non MSU qui deviendrait MSU au cours de son suivi. Il serait intéressant de voir si les comportements changent ou s'ils sont d'emblée différents des autres MG. Nous pensons compléter l'observation après qu'un MG devienne MSU et vérifier s'il existe une modification des prescriptions également avec les années, plaçant l'expérience comme facteur favorisant l'amélioration des prescriptions. Enfin, pour limiter un biais générationnel, il serait intéressant de faire le même travail sur des médecins devenus MSU plusieurs années auparavant.