Entre voix et voies, les spatialités du logiciel SIG
Auteur / Autrice : | Sophie-Anne Olivier |
Direction : | Lionel Laslaz |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 2022 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | Cultures Sociétés Territoires |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnements, Dynamiques et Territoires de la Montagne |
Jury : | Président / Présidente : Thierry Joliveau |
Examinateurs / Examinatrices : Lionel Laslaz, Marie Forget, Didier Josselin, Paule-Annick Davoine, Matthieu Noucher, Sidonie Christophe | |
Rapporteur / Rapporteuse : Didier Josselin, Paule-Annick Davoine |
Mots clés
Résumé
Cette thèse entre volontairement dans le vaste univers de la géomatique par la porte d'entrée du Système d'Information Géographique (SIG) et, plus particulièrement, via la composante logicielle de ce dernier. Le postulat de départ admet en effet que l'outil SIG est un objet certes technique mais qui connait des ajustements réciproques avec son environnement, définissant les acteurs auxquels il s'adresse ainsi que les relations qu'ils entretiennent entre eux. Il s'agit d'interroger la manière dont ces ajustements et relations s'expriment afin de comprendre comment le logiciel SIG met en relation des acteurs variés qui ont à échanger sur le territoire. Conduite au sein d'une entreprise distributrice de logiciels pour l'édition cartographique et la géomatique (www.geomatique.fr), dans le cadre d'une Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE), cette thèse invoque, mobilise et questionne trois points de vues : celui du développeur et éditeur, du distributeur, et de l'utilisateur. Un constant aller-retour entre ces trois types d'acteurs aux différentes missions, ambitions ainsi qu'aux diverses représentations et perceptions du SIG a permis de guider la réflexion selon trois axes de recherche imbriqués. Le premier concerne la pratique des utilisateurs d'outils SIG qui, analysée au prisme des évolutions (innovations) techniques impulsées par les concepteurs, met en évidence la manière dont l'objet SIG définit des espaces et des temporalités particulières selon des processus décisionnels variés. Sous l'angle d'une géographie du commerce, le deuxième met en avant la dualité matériel/immatériel que la commercialisation et la distribution de logiciels de cartographie numérique implique en terme de production d'espace et de mobilité (le logiciel SIG étant entendu ici comme une marchandise). Le troisième porte sur la mise en réseaux des différents acteurs étudiés, aux dynamiques à la fois horizontales (inter-utilisateurs) et verticales (utilisateur-distributeur-développeur/éditeur), et sur le sens polymorphe que prend le terme de communauté autour du logiciel SIG. Le travail sur lequel cette thèse s'appuie est principalement empirique. Il repose sur la mise en uvre d'observations en immersion (menées en parallèle de missions de formation, de démonstration, de support technique, de participation à des salons, etc), sur des entretiens semi-directifs conduits auprès d'utilisateurs d'outils SIG issus de domaines d'applications variés ainsi qu'auprès du personnel de deux sociétés nord-américaines, créatrices et éditrices de logiciels, sur une enquête par questionnaire et, point d'orgue méthodologique, sur l'organisation et la tenue d'une conférence d'utilisateurs en ligne. En filigrane, cette thèse est une réflexion sur la production du savoir scientifique en Sciences Humaines et Sociales en contexte d'entreprise et plus particulièrement sur la conduite d'une démarche géographique et la mise en uvre d'un regard de géographe où le terrain fait l'objet d'une « expérience limitée ».