Le mythe litteraire de naples apres 1950 : naissance d’un espace symbolique
Auteur / Autrice : | Sabina Cianci |
Direction : | Maria Cristina Terrille |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langue Vivante d'Italien |
Date : | Inscription en doctorat le 03/10/2017 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de l'Homme et de la Société |
Résumé
Dans l’immédiat après-guerre la ville de Naples est à genoux. La ville et ses habitants sont tombés dans une misère sociale et morale. L’image stéréotypée de la ville pittoresque, symbole d’une superficielle joie de vivre, sous le signe du mythe de « la belle journée » (La Capria), n’y est plus. Dans ce contexte la littérature, met en place un processus de démythification qui deviendra irréversible, à partir des années cinquante : des oeuvres « charnières » telles que Napoli milionaria d’Eduardo De Filippo (1945), La pelle de Curzio Malaparte (1949) et Il mare non bagna Napoli de Anna Maria Ortese (1953), anticipent toutes les problématiques qu’on retrouvera dans les oeuvres des écrivains successifs. A partir des années cinquante et jusqu’à présent, en effet, les écrivains prennent acte du processus de désacralisation du mythe de la « belle journée » et de la joie de vivre, et ils vont au-delà, se tournant vers une construction de la ville comme espace symbolique ou allégorique de la condition humaine en activant ainsi une nouvelle mythologie. Dès lors c’est la notion même du « mythe napolitain » qui est interrogée, remise en cause et transformée : à la représentation folklorique de la ville certains écrivains, comme La Capria, opposent alors le mythe ancien en remontant jusqu’à Giambattista Vico ; d’autres se réapproprient du mythe maternel de la ville, capable à la fois de contenir et d’engendrer ; d’autres encore renouent avec le rapport amour-mort profondément ancré dans la littérature méditerranéenne, en se tournant vers les origines mythologiques de la ville, née (selon un parcours d’amour, de mort et de renaissance) de la fécondation post mortem de la sirène Parthénope et de Proserpine, déesse de la fertilité et des profondeurs. Devenu espace symbolique (ville-mère, lieu de vie et de mort coupé de l’histoire) Naples s’universalise : son identité géographique et sociologique demeure reconnaissable (parfois même décrite de manière hyperréaliste), mais elle est transfigurée et se désingularise.