Thèse soutenue

Contrôle d'écoulement sur profil d'aile : analyse physique des phénomènes transitoires pour l'augmentation des performances et de la manœuvrabilité

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Auteur / Autrice : Armando Carusone
Direction : Jacques BoréeChristophe Sicot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Energétique, thermique, combustion
Date : Soutenance le 07/05/2021
Etablissement(s) : Chasseneuil-du-Poitou, Ecole nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et ingénierie des matériaux, mécanique, énergétique et aéronautique (Poitiers ; 2009-2018)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pprime / PPRIME
Jury : Président / Présidente : Marianna Braza
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Martinat, Mathieu Voisine
Rapporteurs / Rapporteuses : Ari Glezer, Nicolas Mazellier

Résumé

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L’écoulement autour d’un profil NACA 0015 est contrôlé, par voie expérimentale, par l’utilisation de générateurs de tourbillons fluidiques pulsés (pulsed vortex generator jets-PVGJs). Une attention particulière est portée sur les effets transitoires survenant après l’actionnement. Le nombre de Reynolds, basé sur la longueur de la corde, est de 4.6x10^5. L’objectif principal est l’amélioration des performances et de la manœuvrabilité du profil d’aile et plus généralement des aéronefs. Afin de considérer toutes les phases du domaine de vol, le contrôle a été testées sur des configurations, dite "de bases", pour lesquelles l’écoulement est attaché (croisière) ou partiellement décollé (décollage, atterrissage) à la surface du profil. Dans toutes ces phases, des forces aérodynamiques instationnaires peuvent résulter de conditions d'écoulement en évolution rapide telles que des rafales ou des manœuvres. L'actionnement fluidique pourrait aider à atténuer ces charges instationnaires, mais pour augmenter l'efficacité du contrôle, nous devons optimiser le taux de variation des coefficients d’efforts et de moments du profil induits par l'actionnement. Pour cette raison, afin d’étudier les mécanismes physiques à l’œuvre dans les phases transitoires, la réponse à une impulsion unique (single-pulse), de durée inférieure au temps convectif sur la corde du profil, est étudiée en détail. Les résultats obtenus sont comparés à ceux résultant d’un actionnement de type "soufflage continu". Il est alors observé qu’un actionnement de type ‘impulsion unique’, sur une configuration décollée, peut augmenter (en fonction de la durée du pulse) le taux de variation d’effort jusqu’à 50% par rapport à un actionnement en soufflage continu. L’analyse des champs de pression pariétaux instationnaires sur le profil et des champs de vitesse, obtenus par vélocimétrie par images de particules (PIV), autour du profil, a montré le rôle prépondérant joué par la durée d’actionnement sur les gains obtenus. Ainsi, l’utilisation d’outils lagrangiens (exposant de Liapounov à temps fini - FTLE) pour la détection des décollements/recollements instationnaires a mis en évidence que la durée optimale d’actionnement (en termes de variation d’efforts) était liée aux mécanismes de recollement puis de décollement de l’écoulement sur l’extrados du profil. C’est pourquoi, les effets transitoires sur les configurations naturellement attachées sont beaucoup moins importants. Des études paramétriques ont été menées en particulier sur l’influence de la position de l’actionnement sur la corde du profil comparée à la position de la zone de séparation dans la configuration de base. On montre alors que les taux de variation obtenus sont nettement dégradés si l’actionnement se trouve dans la zone décollée. La durée optimale d’impulsion est donc obtenue par un contrôlé de la zone de séparation instationnaire sur l’extrados du profil. La compréhension des mécanismes physiques à l’œuvre dans le contrôle par impulsion unique (sur des temps courts) nous a permis enfin de mettre en place des stratégies de contrôle efficientes d’un point de vue énergétique (comparaison de la balance entre le gain aérodynamique et la dépense énergétique). En particulier, nous avons constaté qu'une stratégie de contrôle minutieusement affinée, consistant en la répétition périodique de l'impulsion unique, peut améliorer l'efficacité énergétique du control par rapport à un soufflage continu. Cette stratégie de contrôle périodique est également capable d'augmenter le taux initial de variation des charges par rapport au contrôle continu car elle exploite les effets bénéfiques liés à la formation d'une bulle de séparation entre deux impulsions successives. L'amélioration transitoire du taux de variation des charges obtenue dans ce travail pourrait être efficace dans les situations où une réponse rapide est nécessaire pour compenser les effets aérodynamiques instationnaires, comme lors d’une rafale ou de manœuvres rapides.