Thèse en cours

Les conséquences d'un double codage sensoriel et linguistique sur la formation et la consolidation des souvenirs en mémoire visuelle à long terme

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Auteur / Autrice : Nicolas Tribout
Direction : André Didierjean
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2017
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie

Résumé

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La prédominance d’une pédagogie constructiviste, dans laquelle le nouveau savoir doit être intégré au réseau conceptuel de l'apprenant, et les nouvelles préconisations ministérielles, invitant à utiliser des supports visuels du type cartes mentales et à supprimer les devoirs à la maison, appellent un certain nombre de questions. Comment favoriser la mémorisation grâce à des supports visuels ? Comment consolider cette mémorisation dans le temps ? Sous quel format est stockée l’information ? Il existe un long débat sur la nature des images en mémoire visuelle à long terme (MVLT). Certains auteurs défendent la thèse d’un stockage analogique, quasi photographique (Farah, 1988 ; Shepard et Metzler, 1971 ; Kosslyn, Ball et Reiser, 1978) alors que d’autres, au contraire, soutiennent l’idée que seules les informations conceptuelles persisteraient en MVLT (Pylyshyn, 1973). Entre ces deux conceptions, la théorie du double codage postule que le stockage est à la fois visuel et verbal (Paivio, 1986). La plupart des modèles de la MVLT accordent aujourd’hui davantage de poids aux traits sémantiques plutôt que visuels dans la récupération des images en mémoire (Potter, 2012). Une étude que nous avons réalisée avec quarante-huit élèves (10 ans) a montré que l’information sémantique améliorait effectivement la mémorisation, mais que cet avantage disparaissait après trois semaines. En revanche, contrairement à la littérature, il s’est avéré que les souvenirs des images sans signification, nécessitant des expositions plus longues et répétées, étaient plus résistants dans le temps. Le projet de thèse vise à déterminer les conséquences d'un double codage, visuel et verbal, sur la formation et la consolidation des souvenirs en MLT. Plus précisément, il s’agira d’interroger les conséquences de double codage dans la mémorisation d’images signifiantes et non signifiantes. Nous évaluerons également comment ces souvenirs évoluent dans le temps (jusqu'à six semaines). L’ensemble des recherches seront conduites auprès d’adultes et/ou auprès d’enfants. Ces expérimentations consisteront à faire mémoriser des images signifiantes ou non signifiantes encodées de manière visuelle et verbale. Il s'agira, entre autres, d'observer les conséquences de la verbalisation d'une image non signifiante grâce à un mot choisi par le sujet par rapport à un mot imposé. Le contenu des souvenirs sera examiné après des délais variables (jusqu’à six semaines) à l’aide de tests directs (tâches de reconnaissance permettant d’évaluer la mémoire explicite). Les résultats obtenus devraient non seulement enrichir les modèles théoriques portant sur la mémoire à long terme, mais aussi présenter un intérêt plus appliqué. En effet, les recherches envisageant la possibilité d’un double codage, sensoriel et linguistique, offrent une piste de réflexion ne ce qui concerne le rôle du langage dans les apprentissages scolaires. Elle pourrait permettre de favoriser, de manière qualitative et quantitative, la mémorisation des traces écrites réalisées en classe, notamment à travers d’outils associant images, concept et verbalisation (par exemple les cartes heuristiques).