TERMINI IN AFRICA. LA DOMINATION ROMAINE VUE A TRAVERS LE BORNAGE DE L'ESPACE AFRICAIN.

TERMINI IN AFRICA. ROMAN DOMINATION THROUGH SEEN AFRICAN SPACE

• Auteur / Autrice : Innocent Kati-coulibaly
• Direction : Sabine Lefebvre
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Soutenance en 2021
• Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ARchéologie, TErre, HIstoire, Sociétés
• Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
• Jury : Président / Présidente : Pierre Cosme
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sabine Lefebvre, Thouraya Belkahia, Bassir Amiri
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Thouraya Belkahia

Mots clés

Mots clés libres

Delimitation-bornage

Espace africain

Domination

Terminatio

Limitatio

Rome et les Gentes

African space

Boundarries

Domination

Terminatio

Limitatio

Rome and Gentes

Résumé

De façon à gérer au mieux les espaces conquis, les Romains ont cadastré et borné les territoires qu'ils dominent. Cela a généré la mise en place de bornes inscrites en latin dans la partie occidentale de l’Empire. Les indications portées concernent aussi bien le décideur (l'empereur en particulier), ses relais dans la province (gouverneur et procurateur), les exécutants (arpenteur), mais aussi les communautés et domaines concernés par les opérations de limitation de terres : entre cités, entre tribus, entre domaines impériaux, ou de particuliers ... A travers 164 bornes issues de 3 provinces africaines (Afrique proconsulaire, Numidie et Maurétanie césarienne, la Tingitane n’a pas fourni de borne), sont ici envisagés, outre les supports sur lesquelles sont gravées les inscriptions (rochers ou stèles fabriquées par l’homme), la présentation des décideurs et des exécutants, les types de délimitations et de bornage et enfin les enjeux de ces opérations en lien avec la politique foncière voulue par les pouvoirs romains républicains puis par les empereurs. On constate plusieurs phases dans cette politique foncière : une première liée à la conquête en 146 a.C., très modeste en raison de la faible colonisation à cette date, suivie par des moments-clés, comme à l’époque augustéenne, puis sous les Flaviens avec de nombreuses opérations, sous les premiers Antonins (Trajan et Hadrien) et enfin des opérations plus ponctuelles sous les Sévères. Les types d’opérations sont très variés : terminationes, adsignationes, limitationes, centuriationes … qui correspondent à des choix faits par le prince régnant d’attribuer des territoires, des parties d’espace publics …. aux récipiendaires ; nombre de ces limites s’appuient sur des éléments topographiques. On a pu aussi mettre en évidence, des décisions faisant suite à des procès ou au non respect de limites fixées antérieurement. Un focus particulier a pu être apporté sur la tribu des Musulames, connue par un corpus documentaire qui s’accroit par des découvertes régulières et récentes de bornes ; un autre a pu être consacré à la fossa regia, mise en place en 146 a.C. et rebornée en 74 par Vespasien. Toutes ces opérations ont contribuées, en permettant à des tribus de s’installer de façon sédentaire, à l’intégration des populations africaines à l’Empire romain.

In order to manage the conquered areas in the best possible way, the Romans cadastred and demarcated the territories they dominated. This led to the establishment of markers inscribed in Latin in the western part of the Empire. The indications given concern the decision-maker (the emperor in particular), his relays in the province (governor and procurator), the executors (surveyor), but also the communities and domains concerned by the land limitation operations: between cities, between tribes, between imperial domains, or private individuals... Through 164 milestones from 3 African provinces (Proconsular Africa, Numidia and Caesarian Mauritania, Tingitania did not provide any milestones), the presentation of the decision-makers and the executors, the types of delimitation and demarcation, and finally the stakes of these operations in relation to the land policy desired by the Roman republican powers and then by the emperors, are considered here, in addition to the supports on which the inscriptions were engraved (rocks or man-made steles). There were several phases in this land policy: a first one linked to the conquest in 146 BC, which was very modest because of the low level of colonisation at that date, followed by key moments, such as during the Augustan period, then under the Flavians with numerous operations, under the first Antonines (Trajan and Hadrian) and finally more specific operations under the Severans. The types of operations are very varied: terminationes, adsignationes, limitationes, centuriationes ... which correspond to choices made by the reigning prince to allocate territories, parts of public space .... to the recipients; many of these limits are based on topographical elements. We have also been able to highlight decisions following trials or the non-respect of previously fixed limits. A particular focus was placed on the Musulames tribe, known by a corpus of documents which is growing through regular and recent discoveries of boundary stones; another was devoted to the fossa regia, set up in 146 BC and rebordered in 74 by Vespasian. All these operations contributed to the integration of the African populations into the Roman Empire by allowing tribes to settle in a sedentary manner.