L'art chez Nietzsche, l'antinihilisme par excellence. : l'art comme réponse épistémologique au nihilisme.
Auteur / Autrice : | Valentin Normand |
Direction : | Bruno Cany |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 20/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | ED Pratiques et théories du sens |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoires d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L'ambition de cette thèse est d'expliquer la place finale que Nietzsche accorde à l'art en 1888 ''d'antinihiliste par excellence'', et de démontrer que les raisons qui poussent Nietzsche à envisager l'art sous cet angle sont d'ordre épistémologiques. Partant du pessimisme issu de Schopenhauer, Nietzsche s'approprie le problème du philosophe, celui de l'évaluation de la vie, en énonçant que si l'on évalue négativement le devenir, c'est que l'on invente un autre monde, un arrière-monde, ontologique. Car c'est cette hypothèse ontologique qui induit certaines conceptions du monde, telles que les conceptions finalistes, et ces conceptions à leur tour permettent l'évaluation du devenir, et toujours à son désavantage. Or, cette invention procède d'une erreur épistémologique provenant de la connaissance, qui est une force constituant l'homme dont le principe est de créer de l'identique et du permanent -- humanisant ainsi le monde du devenir. Cette falsification qu'opère la connaissance débute dès la perception sensible, et se poursuit encore dans la conscience, sous l'influence notamment du langage et de la mémoire, et le fait pour des raisons de conservation. Peut-on alors échapper à cette erreur ? C'est que, ce qui est conservé par la connaissance, n'est qu'un certain corps, un certain composé d'instinct qui estime bon l'ontologique car incapable de donner du sens au devenir, un corps dont l'appréciation de valeur fondamentale est nihiliste ; ''rien n'a de sens''. Il faut alors modifier les corps pour échapper à l'ontologique -- et cela ne peut être réalisé que par l'art pour deux raisons : car l'art permet une incorporation du monde extérieur en dehors de la force de la connaissance, et parce qu'il présuppose chez l'artiste et induit chez le spectateur un corps dont l'appréciation de valeur fondamentale est nécessairement l'inverse de celle du nihiliste.