Thèse en cours

Genre-Femmes et sécurité internationale : contribution à l’étude sur l’engagement des femmes militaires dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies en RD Congo et RCA.

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Auteur / Autrice : Kankpenandja Tiem
Direction : Jane Freedman
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Science politique-Etudes de Genre
Date : Inscription en doctorat le 29/11/2017
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : ED Sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris-GTM

Résumé

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Les conflits violents contemporains survenus sur le continent africain ces dernières années ont amené les Nations unies (NU) à intervenir pour restaurer la paix et garantir la sécurité internationale en Afrique par «sous-traitance» avec des organisations régionales à travers ce qu’il est convenu d’appeler «l’africanisation de la sécurité» sur le continent africain. Cette stratégie est devenue une priorité pour la communauté internationale. Elle passe par un soutien à la construction de l’Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (APSA). Dans le cas du chapitre VIII, des États africains ont fourni des troupes militaires parmi lesquelles figuraient des femmes. Cette mutation récente s’est traduite entre autres par la professionnalisation et la féminisation progressive des armées africaines ainsi que l’adaptation de celles-ci à l’évolution de la nature et de la forme de la conflictualité africaine. Dans ce contexte, l’institution militaire a commencé à ouvrir progressivement ses services et ses rangs aux femmes. Bien que des femmes commencent par franchir le pas et des étapes militaires, juridiques ou sociétales, la féminisation progressive des forces armées africaines ne s’est pas accompagnée d’une augmentation sensible de la proportion de femmes militaires dans les OMP et l’importance de cette implication des femmes est souvent méconnue voire ignorée. La dimension genre reste faiblement prise en compte dans les armées africaines qui participent aux OMP, notamment à cause de la faible représentation des femmes dans les effectifs des contingents militaires et le manque de compréhension des enjeux par les acteurs concernés. Force est aussi de constater que la majorité des effectifs des contingents de maintien de la paix reste masculin. Plusieurs études menées par les NU ont toutefois montré que le personnel militaire féminin affecté aux OMP peut jouer un rôle de modèle dans l'environnement local et encourager les femmes et les jeunes filles dans des sociétés fréquemment dominées par les hommes - à faire valoir leurs droits et à participer aux processus de paix. Vu que l’institution militaire est majoritairement masculine, les femmes se heurtent à des formes de harcèlement sexuel sur fond de stéréotypes de tous genres. Une analyse profonde révèle que des obstacles liés au recrutement et à la formation du personnel féminin dans les forces armées nationales africaines susceptible de s’engager dans les OMP persistent. Dans ce contexte, la question se pose de savoir s’il s’agit d’obstacles socioculturels et religieux, juridiques ou politiques. Il est urgent et nécessaire d’améliorer au plan national les méthodes et stratégies de recrutement et de formation des femmes au sein des forces armées afin d’assurer l’égalité et la neutralité des sexes et d’accroître les compétences des forces armées africaines en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.