Thèse soutenue

Approche du processus de succession familiale par les pratiques dans l’entreprise : le cas d’une PME du bâtiment

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Auteur / Autrice : Pascal Jouxtel
Direction : Anne Marchais-Roubelat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion et du management. Prospective, innovation, stratégie, organisation
Date : Soutenance le 03/10/2022
Etablissement(s) : Paris, HESAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France ; 1794-....)
Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action / LIRSA
Jury : Président / Présidente : Philippe Durance
Examinateurs / Examinatrices : Anne Marchais-Roubelat, Philippe Durance, Vincent Lefebvre, Jérôme Méric, Régine Monti
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Lefebvre, Jérôme Méric

Résumé

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La succession parents-enfants, sujet important dans la recherche sur l’entreprise familiale (EF), est un processus réputé long, progressif, risqué, non-linéaire et souvent conflictuel. Ce constat répété invite à s’interroger sur les phénomènes qui activent ou ralentissent ce processus et comment ils se manifestent dans l’activité des collaborateurs. Selon la théorie, la succession peut être vue comme un acte de gestion inhérent à l’essence des EF, comme un paysage transitionnel marqué par des ponctuations et des ajustements de rôles, comme une forge de personnalités entrepreneuriales, masculines ou féminines, ou encore comme un déroulement sans dessein de l’action, au fil d’un temps vécu de l’intérieur. Notre thèse s’inscrit dans ce quatrième courant, celui des approches processuelles du changement et adopte une analyse par les pratiques, inspirée de la théorie des routines organisationnelles dans sa perspective structurationniste. Le quotidien d’une PME du bâtiment, liée à l’entreprise jumelle dirigée par l’un des deux successeurs, est suivi, au cours d’une transmission complexe (de deux aînés vers deux descendants), par une ethnographie affective, sur trois ans, au cours desquels les lieux d’observation s’adaptent pour voir la succession se faire, à travers les pratiques de l’équipe commerciale élargie, via la tenue d’un journal détaillé ponctué d’entretiens individuels. La transformation progressive des pratiques, sous-tendues par des routines qui naissent et changent avec plasticité, montre comment, jour après jour, les affects positifs ou négatifs amènent les collaborateurs à déplacer leur allégeance des prédécesseurs vers les successeurs. Notre recherche apporte, en complément des modèles existants, tant ceux de la succession que ceux de l’évolution des routines, une explicitation du moteur interne de changement qui permet au collectif de « faire succession », en l’absence de plan ou d’objectifs temporels et en l’absence d’un dialogue rationnel sur le sujet entre les dirigeants familiaux. Elle ouvre sur plusieurs perspectives de recherche possibles, en prolongement de nos résultats, dans les différents courants de recherches reliés à notre sujet.