Thèse soutenue

Dynamiques des émissions de méthane entérique et du métabolisme énergétique chez le Zébu gobra dans les systèmes pastoraux du Ferlo (Nord Sénégal)

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Auteur / Autrice : Bérénice Bois
Direction : Eliel Gonzalez-Garcia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 09/12/2019
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Système d'élevage méditerranéens et tropicaux - SELMET - Montpellier SupAgro, dir-selmetcirad.fr
Jury : Président / Présidente : Charles-Henri Moulin
Examinateurs / Examinatrices : Eliel Gonzalez-Garcia, Harry Archimède, Laurence Fortun-Lamothe
Rapporteurs / Rapporteuses : Harry Archimède, Laurence Fortun-Lamothe

Résumé

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L’élevage pastoral au Sahel, est de prime intérêt pour la région, par son rôle dans la sécurité alimentaire, et par son implication dans les émissions de gaz à effet de serre. Ce projet de thèse a pour objectif de mesurer, au Nord du Sénégal, les effets concomitants des saisons sahéliennes et du système de production sur le métabolisme énergétique et les émissions de méthane entérique du Zébu Gobra.Un cycle sahélien se compose de cinq saisons, une saison des pluies unique (3 mois) suivies par une période de transition avant la succession des 3 saisons sèches, pendant lesquelles les fourrages naturels se raréfient et perdent en valeur nutritive. Dans cet environnement, deux systèmes de production existent : i) le système traditionnel (TRAD) reposant sur les fourrages naturels et une faible complémentation, et ii) le système intensifié (INT) associé à une complémentation plus soutenue (durée et quantité). L’étude de 16 mois (2016-2017), couvrant un peu plus d’un cycle sahélien, s’est déroulée dans la région du Ferlo au Nord du Sénégal. Des vaches allaitantes (n=12 à 20 selon l’accès aux animaux), classées selon leur date de vêlage et équitablement réparties entre les systèmes de production, ont été suivies individuellement tous les deux mois. Des échantillons de leur régime alimentaire, fèces, jus de rumen et sang ont été collectés. La composition chimique des régimes et fèces a été déterminée par SPIR, la composition en Acide Gras Volatile (AGV) du jus de rumen par GC et le méthane entérique par fermentation in vitro des régimes. Les réserves corporelles ont été suivies via des mesures zootechniques (poids vifs PV et note d’état corporel NEC) et le dosage plasmatique de métabolites énergétiques : glucose, Acides Gras Non Estérifiés (AGNE), β-hydroxybutyrate et lactose.La Matière Sèche Ingérée (MSI, kg/jour) et la Matière Organique Digestible Ingérée (MODI, kg/jour) ont diminuées au fil de la saison sèche, indépendamment du système. Le potentiel méthanogène (production de méthane in vitro × MSI) a suivi des tendances opposées entre systèmes, avec les valeurs les plus faibles pour les vaches TRAD (45,8 g/jour) et maximale pour les vaches INT (66 g/jour) pendant la saison sèche, résultant en partie de la consommation à cette période par les vaches TRAD d’espèces ligneuses contenant des composés secondaires anti-méthanogénique. La concentration en AGV totaux du jus de rumen et le profil des AGV (proportions respectives des différents AGV), ont montrés des valeurs constantes et homogènes exceptées pendant la période de transition. La concentration en AGV Totaux (TRAD: -7%; INT: -15%), tout comme le ratio acetate:propionate (TRAD: -12%, and INT:-21%), ont diminué au cours de la saison sèche dans les deux systèmes, en cohérence avec la production de méthane in vitro. Malgré la diminution de la MSI, les vaches n’ont pas beaucoup mobilisées leurs réserves corporelles à en juger par les concentrations d’AGNE plasmatique toujours inférieures à 0.50 mmol/L. Paradoxalement à la fin de la saison sèches, les vaches du système INT ont plus puisées dans leurs réserves, probablement due aux déplacements que leur imposent les allers et retours pour recevoir leurs compléments alimentaires.La forte variabilité inter-annuelle de la disponibilité fourragère, suggère d’interpréter avec précautions les résultats de l’étude, qui représente un cycle sahélien moyen (précipitations annuelles moyennes). La stratégie de l’éleveur, varie d’une année à l’autre, en réponse à la variabilité environnementale et au contexte socio-économique. Sous l’effet de ces deux sources de variations, il est indispensable de poursuivre les recherches sur plusieurs cycles sahéliens afin de comprendre les véritables effets des saisons et des systèmes sur les émissions de méthane entérique et sur les adaptations métaboliques des Zébus Gobra.