Thèse soutenue

La solitude : de l'individu au citoyen - L'intériorité et la norme

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Auteur / Autrice : Qinglu Xie
Direction : Yves Charles Zarka
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie politique
Date : Soutenance le 02/12/2023
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en Philosophie, Sociologie et Politique (Paris ; 2019-....)
Jury : Président / Présidente : Didier Mineur
Examinateurs / Examinatrices : Gabrielle Radica
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphanie Roza, Jean-Luc Guichet

Résumé

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Dans la pensée de Rousseau, la solitude et la société, en tant que deux états contradictoires, se trouvent dans une tension perpétuelle, témoignée par différentes formes que prend la solitude sous sa plume. En vertu de sa relation avec la société, la solitude rousseauiste se compose de trois sens. D'abord, la solitude signifie l'éloignement de la société. Pour Rousseau, cet éloignement désigne un état moral de l'individu qui rompt tous les liens avec la société. En ce sens, la solitude est la contrepartie de la société, ou plus précisément, l'accusation de la société. À ses yeux, la raison pour laquelle l'individu ''le plus sociable'' fuit la société concerne les problèmes sociaux qui sont révélés dans son deux ''Discours''. Si le ''Discours sur les sciences et les arts'' manifeste les problèmes de la société civilisée, le ''Discours sur l'inégalité'' les analyse à travers la genèse de cette société. Selon lui, les problèmes de la société civilisée sont causés par les liens qui mettent tous les hommes dans une interdépendance inéluctable. Pour l'éclaircir, il introduit un nouveau sens de la solitude par sa théorie de l'état de nature. Ensuite, la solitude désigne la manière de vivre dans l'état de nature dont tous les éléments sociaux sont exclus. En étudiant les côtés physique, métaphysique et moral de l'homme sauvage, Rousseau trouve que son mode de vie est ''simple, uniforme, et solitaire''. C'est-à-dire, n'ayant pas besoin des autres pour satisfaire ses besoins, l'homme est indépendant, libre et égal. Ainsi, l'état de nature rousseauiste contient une normativité pour le genre humain, laquelle ne tient pas à un retour littéral. Enfin, la solitude décrit une situation insupportable pour les hommes, à savoir le manque d'attachement. Différent de l'homme sauvage dont le côté moral est presque vide, l'homme social désire établir un attachement avec ses semblables par la tendance expansive de l'amour de soi. De cette manière, la solitude signifie la recherche de l'attachement chez l'homme. Pour Rousseau, il existe deux sociétés idéales : la famille et l'État. Il en découle la question sur la relation entre la solitude et la société, ce ne sont pas simplement deux alternatives distinctes. Hormis sa préférence pour la solitude, il tente d'insérer son esprit dans les sociétés idéales. Dans ce cas, la solitude incarne la poursuite de l'indépendance et la liberté. Sur ce point, l'''Émile'' et ''Du contrat social'' montrent ses projets spécifiques qui visent à réaliser les attachements interhumains qui sont dépourvus de dépendance et d'esclavage. Par conséquent, ces projets confirment l'individualisme dans la pensée de Rousseau.