Thèse en cours

Traduire le roman écossais contemporain : enjeux culturels et sociolinguistiques de la traduction du Scots
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Auteur / Autrice : Juliette Pezaire
Direction : Bruno PoncharalMarie-Odile Pittin-Hédon
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Etudes anglophones
Date : Inscription en doctorat le 04/10/2017
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes Anglophone, Germanophone, Iranien, Indien et Etudes Européennes (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone

Résumé

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Riche de ses nombreux accents, dialectes et variétés, la langue anglaise nourrit les études sociolinguistiques depuis des décennies. Cependant, et comme en témoigne l’émergence des études autour de « l’étranger dans la langue » et des sociolectes, cet enjeu intéresse également les traductologues – notamment parce qu’il amène à observer le marquage de la langue source, et le besoin de sa recréation en langue cible. L’étude du Scots tel qu’on le trouve dans les romans écossais contemporains, est relativement représentative des problématiques propres aux études variationnistes de l’anglais : langue régionale, dialecte(s) ou sociolecte(s), le Scots est une langue mouvante et multiple, que beaucoup de sociolinguistes décrivent d’ailleurs par le terme de « Scots continuum» (J. Stuart-Smith 2008). Voulant se définir en contrepoint du standard, de la ‘norme’ linguistique londonienne et de son prestige, le Scots a toujours eu sa place en littérature, comme en témoigne l’histoire littéraire écossaise depuis Hugh McDiarmid. Cependant, cette littérature a dû par le passé faire les frais d’une réception avant tout locale, car peu accessible ou mal considérée par le public londonien et américain – des facteurs qui présagent de la difficulté de sa traduction et donc de sa diffusion à l’international. De James Kelman à Suhayl Saadi, en passant par Tom Leonard, Irvine Welsh ou Alan Warner, l’emploi du Scots en littérature révèle des tensions linguistiques, sociales, culturelles et politiques qui constituent un véritable défi pour le traducteur. Ce travail propose ainsi d’enquêter sur les enjeux culturels propres à la production de ces ouvrages, et sur les conditions de réception et de traduction de cette littérature dans le contexte français. En parallèle, l’étude des particularités de l’emploi littéraire du Scots nous portera à explorer la tension entre oralité et écriture de fiction : argot, vulgarité, choix phonétiques et (ortho)- graphiques des auteurs à l’étude seront autant de points de départ à une réflexion traductologique plus large sur le marquage de la langue.