Thèse soutenue

Etude de l’effet du blockage de la voie de signalisation du TNFα/TNFR2 sur l’efficacité de la réponse alloréactive anti-tumorale après greffe de cellules souches hématopoïétiques

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Auteur / Autrice : Audrey Moatti
Direction : José Cohen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire et moléculaire
Date : Soutenance le 25/09/2020
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil) - Institut Mondor de Recherche Biomédicale / IMRB
Jury : Président / Présidente : Alain Fischer
Examinateurs / Examinatrices : José Cohen, Eliane Piaggio, Frédéric Baron, Fadi Issa, David Michonneau, Allan Thiolat
Rapporteurs / Rapporteuses : Eliane Piaggio, Frédéric Baron

Résumé

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La transplantation de cellules souches hématopoïétiques (CSH) est une stratégie standard de consolidation des cancers hématologiques agressifs, associée à un risque de rechute inférieur à celui de la chimiothérapie seule. Une partie de son efficacité repose sur une première étape de chimiothérapie et/ou de radiothérapie à fortes doses, mais le greffon lui-même induit un effet anti-tumoral puissant dans un second temps. Ce dernier est provoqué par l’alloréactivité des lymphocytes T cytotoxiques du donneur qui s’activent au contact des tissus du receveur et deviennent capable de détruire les potentielles cellules tumorales résiduelles. Malgré cela, la principale cause de mortalité post-allogreffe demeure la rechute tumorale. La survenue d’une rechute est associée à un pronostic particulièrement sombre, d’autant plus que les stratégies thérapeutiques employées jusqu’à ce jour ont montré une efficacité limitée. La déplétion des lymphocytes T régulateurs (Treg) du greffon, cellules responsables du contrôle de la réponse adaptative, s’est montrée efficace pour améliorer l’alloréactivité des T conventionnels.Historiquement, l’allogreffe fut la première immunothérapie disponible contre le cancer. Ces dernières années, de nouvelles approches prometteuses émergent, en particulier les thérapies ciblant les points de contrôle du système immunitaire. Le récepteur de type 2 au TNFα (TNFR2) est l’un de ces freins de la réponse anti-tumorale de par son rôle critique dans la stabilité phénotypique et la capacité suppressive des Treg. Notre équipe a récemment démontré, dans un modèle murin de greffe de moelle osseuse, que le blocage de la voie de signalisation du TNFR2 entravait l’effet préventif de la maladie du greffon contre l’hôte exercée par une infusion de Treg.A partir de ces résultats, nous avons testé la possibilité d’exacerber la réponse anti-tumorale en inhibant la voie de signalisation du TNFR2. Dans un modèle mimant la rechute tumorale post-allogreffe, ni l’infusion d’une faible quantité de lymphocytes T du donneur, ni l’injection d’un anticorps bloquant le TNFR2 n’influencent la survenue d’une tumeur. Au contraire, la co-administration d’une dose sous-optimale de lymphocytes T du donneur au traitement anti-TNFR2 entraine un puissant effet anti-tumoral. L’amplification de la réponse allogénique dans ces conditions est liée à une altération de la fonction des Treg CD4+ et CD8+, ainsi qu’à une baisse du ratio Treg/T effecteurs. Ces résultats valident l’utilisation du TNFR2 comme nouvelle cible immunothérapeutique dans le cadre des rechutes de cancer hématologiques. A plus large échelle, une thérapie permettant de restreindre directement l’action suppressive des Treg pour amplifier la réponse immunitaire anti-tumorale ouvrirait de nouvelles perspectives de traitement en première ligne pour de nombreux types tumoraux.