Thèse soutenue

Le monomythe vernien : constantes et schémas récurrents dans les Voyages extraordinaires de Jules Verne

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Auteur / Autrice : Elyès Kraïem
Direction : Frank Lestringant
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 02/07/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Françoise Melmoux-Montaubin
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Roques
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Millet, Denis Pernot

Résumé

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Les romans de Jules Verne intègrent à leur trame et à leurs principes de fonctionnement une certaine perspective sur l’histoire des idées, ce qui apparaît particulièrement au niveau des notions scientifiques, sans s’y limiter. On étudie une part substantielle des Voyages extraordinaires en s’inspirant de la critique thématique, en portant une attention particulière à la façon dont le texte adapte les « sciences exactes », et en dégageant les éléments d’une certaine logique actantielle à partir des rapports homme-nature et de la caractérisation de certains protagonistes d’exception, « surhommes verniens ». Bien que le projet didactique d’Hetzel soit respecté, l’œuvre glorifie moins la clôture des savoirs qu’elle ne les réutilise à sa façon pour créer – et s’interroger sur la possibilité – d’une mythologie moderne. L’interrogation est consubstantielle à une grande partie des schémas récurrents générés par le travail qu’effectue le texte vernien sur les discours et savoirs de l’époque : le roman qui instruit sur un certain savoir réaffirme à la fin la nécessité de nouvelles recherches ; le déterminisme rigoureux qui fait le succès du savant vernien se saisit de la trajectoire de ses aventures avec la même inévitabilité ; les formes du surhomme ou du « monstre » estompent le clivage homme-nature et posent davantage la question d’une fusion fructueuse, appréhendée dans sa matérialité ou dans le sens de la quête spirituelle. Le Voyage offre des réponses mais non une clôture, via la rencontre ou l’expérience de formes concentrées, « extraordinaires », du référent convoité.