Thèse soutenue

Architecture et mise à fruit du pommier en système agroforestier - Couplage entre développement architectural, floraison, fructification et flux xylèmien.

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Auteur / Autrice : Benjamin Pitchers
Direction : Pierre-Eric LauriFrédéric Dô
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie Fonctionnelle et Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 02/04/2021
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ABSys - Agroécosystèmes Biodiversifiés
Jury : Président / Présidente : Gerhard Buck-Sorlin
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Eric Lauri, Frédéric Dô, Gerhard Buck-Sorlin, Luca Corelli Grapadelli, Béatrice Denoyes-Rothan, Alexia Stokes, María Rosa Mosquera Losada
Rapporteurs / Rapporteuses : Luca Corelli Grapadelli, Béatrice Denoyes-Rothan

Mots clés

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Résumé

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Les systèmes agroforestiers structurés autour des arbres fruitiers pour la production de fruits frais sont encore peu développés dans les zones tempérées. Cette étude est basée sur l'idée que l'arbre fruitier peut être intégré dans des systèmes agroforestiers multi-strates où il serait cultivé avec des arbres à bois d'œuvre occupant la strate supérieure et des arbustes et/ou des plantes herbacées dans la strate inférieure. Outre la production de fruits frais, ces systèmes combineraient alors différents services agro-écosystémiques sur une période plus longue (production de bois d'œuvre) ou plus courte (éventuellement production de bois-énergie ; régulation des parasites et/ou enrichissement du sol en azote). Outre l'intérêt potentiel d'une biodiversité végétale ainsi gérée, visant à réduire la dépendance aux pesticides, ces systèmes seraient potentiellement intéressants dans la zone méditerranéenne afin de limiter les effets néfastes d'un rayonnement estival excessif (température et lumière) sur l'arbre fruitier qui entraine des stress photo-oxydatifs au niveau foliaire et des brulures sur fruit.L'étude se concentre sur une espèce fruitière tempérée majeure aux niveaux national et mondial, le pommier. La parcelle expérimentale est située sur le domaine des Restinclières (UMR SYSTEM, Montpellier), où des pommiers ont été plantés en 2016 à différentes distances des noyers plantés en 1998, établissant ainsi un gradient de compétition pour la lumière ainsi que pour l'eau et les éléments minéraux. L'objectif général est d'acquérir une connaissance détaillée du développement architectural de l'arbre, de sa floraison et de la qualité de sa fructification, le long de ces gradients de compétition. Le travail se concentre sur trois actions : (i) définir un indicateur pour caractériser l'environnement de chaque pommier dans cet agrosystème complexe, (ii) analyser à l'échelle de l'arbre l'impact de l'agroforesterie sur les caractéristiques morphologiques, phénologiques et architecturales, et (iii) analyser le flux de sève quotidien et annuel en fonction des variables environnementales et en relation avec les caractéristiques architecturales susmentionnées.Notre hypothèse est que le gradient de compétition induit par notre agrosystème, en particulier pour la lumière, entraîne une désynchronisation phénologique chez les pommiers et des variations dans l'allocation des ressources entre les compartiments végétatif et reproductif de l'arbre et affecte la production de fruits. Ce travail a montré que la prise en compte de la lumière, considérée comme le facteur limitant, était plus pertinente pour caractériser chaque pommier que l'indice de surpopulation traditionnel dépendant de la distance. En utilisant la lumière comme variable pour analyser nos données architecturales, nous avons montré que les pommiers exprimaient effectivement des traits d'évitement de l'ombre affectant la morphologie (diminution de la saillie et augmentation de l'élancement et de la surface spécifique des feuilles), l'architecture (moins de pousses en croissance et proportion de grappes de fleurs) et la phénologie (nombre réduit de jours à pleine floraison). Enfin, nous avons montré que le flux de sève, l'utilisation de l'eau et la transpiration par unité de surface foliaire étaient affectés par des variables environnementales (déficit de pression de vapeur et l'évapotranspiration de référence). L'ombre n'a pas modifié la dynamique quotidienne du flux de sève des pommiers et a réduit l'eau et la transpiration par unité de surface foliaire, principalement en raison d'une valeur de Huber réduite (rapport entre la surface de bois de sève et la surface foliaire) dans nos conditions expérimentales. Une réduction de la surface foliaire ou simplification de l'architecture du pommier (réduction du nombre de ramifications) a diminué la transpiration par unité de surface foliaire pendant l'été.