Entre sentimentalisme et légitimation : les moeurs homosexuelles masculines dans deux recueils de nouvelles en langue vulgaire du XVIIe siècle, Bian er chai 弁而釵 et Yichun xiangzhi 宜春香質
Auteur / Autrice : | Pierrick Rivet |
Direction : | Guilhem Fabre, Pierre Kaser |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes culturelles spécialité Chinois |
Date : | Soutenance le 16/12/2023 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Recherches sur les suds et les orients (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Durand-Dastès |
Examinateurs / Examinatrices : Solange Cruveillé, Giovanni Vitiello | |
Rapporteur / Rapporteuse : Shih-Lung Lo |
Mots clés
Résumé
Depuis ses annales historiques les plus anciennes, la littérature chinoise conserve la trace d'affinités amoureuses entre hommes. Ces comportements, qui seront plus tard continûment réprouvés par la morale confucéenne car jugés stériles, furent néanmoins différemment appréciés selon les époques. D'ailleurs, il existe une période qualifiée « d'âge d'or » où les relations entre hommes sont abondamment décrites dans la littérature : la fin de la dynastie des Ming 明朝 (1368-1644) en est le commencement. En effet, les écrivains de l'époque, qui faisant fi des différents barrages moraux et de la censure ont représenté le phénomène, désigné, entre autres, par le terme de « mœurs homosexuelles masculines » (« nanfeng 男風 »). Deux recueils sont particulièrement connus pour dépeindre les relations entre hommes où de nombreux sentiments, aussi bien positifs que négatifs, sont dépeints : le Bian er chai 弁而釵 et le Yichun xiangzhi 宜春香質, tous deux signés du pseudonyme de Zui Xihu xinyue zhuren 醉西湖心月主人 (Maître au cœur lunaire enivré par le lac de l'Ouest). À travers huit histoires, quatre par recueil, l'auteur semble vouloir célébrer le bien possible de la pratique des mœurs homosexuelles masculines tout en exprimant une méfiance certaine lorsqu'elle devient déraisonnable. Aussi, en s'attachant à interroger la manière dont cet écrivain décrit les mœurs homosexuelles masculines dans ses œuvres, cette étude s'efforce de restituer au mieux sa volonté de célébrer les relations sentimentales et raisonnables entre hommes, tout en dénonçant celles intéressées et nuisibles.