Thèse en cours

La fabrique des jardins de Versailles, de Louis-Philippe à nos jours. Itinéraire mémoriel d'un monument national vivant.

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Auteur / Autrice : Florent Labrune
Direction : Serge BriffaudVéronique André
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Amenagement
Date : Inscription en doctorat le 20/07/2017
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : Montaigne-Humanités
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : UMR Passages

Résumé

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Un jardin est un mariage, arrangé par la culture, de l’espace et du temps. À Versailles, la mémoire est au cœur de cet arrangement. Jardins de mémoire, les jardins de Versailles portent tout le poids du passé national et de la construction d’une mémoire officielle qui trouve en ses formes et en ses perspectives le moyen de se « naturaliser », de se projeter dans un organisme vivant ; dans une vision de ce qu’est « la nature » et de la manière dont il convient de la traiter. La recherche doctorale est consacrée à la fabrique des jardins de Versailles durant ce que l’on pourrait nommer « l’ère patrimoniale » de ces jardins qui s’ouvre en 1837, quand Louis-Philippe crée le Musée national de Versailles. De la célébration d’un monument « à toutes les gloires mortes de Versailles » par les romantiques, à la résurrection des jardins de Louis XIV, par l’Architecte en chef des Monuments historiques, il s’agit d’un jardin, monument national, qui n’a cessé de se transformer depuis deux siècles, en même temps que les contenus et les usages de la « mémoire » nationale. La question de la conservation, de la restauration et de la gestion de ce patrimoine vivant qu’est le jardin se pose et se résout différemment, selon les époques. Il s’agit donc de replacer ces moments de l’histoire des jardins dans une histoire de longue durée, à la fois au regard des conceptions du patrimoine jardinier, de l’imaginaire (politique notamment) associé aux jardins de Le Nôtre en général et à Versailles en particulier, des processus de décisions et des jeux d’acteurs qui se reflètent dans les choix de restauration/gestion, ainsi que dans les formes mêmes du paysage perceptible. Entre microgéographie, microgéographie politique et historique des paysages, cette thèse propose d’ouvrir une perspective nouvelle sur la question du patrimoine des jardins, des incarnations spatiales de l’imaginaire politique et de la construction sociale des lieux de mémoire.