Thèse soutenue

Utilisation des réseaux sociaux numériques dans un contexte de gestion territorialisée des crises, comparaison entre l’Ile-de-France et la région de Bruxelles-Capitale

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Auteur / Autrice : Victor Santoni
Direction : Samuel Rufat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 16/11/2021
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire PLACES (Cergy-Pontoise, Val d'Oise ; 1998-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Samuel Rufat, Elise Beck, Johnny Douvinet, Renaud Le Goix, Marina Duféal, Edwige Dubos-Paillard
Rapporteurs / Rapporteuses : Elise Beck, Johnny Douvinet

Résumé

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Depuis l’ouragan Sandy en 2012, les réseaux sociaux sont perçus comme une source potentielle d'information en cas de crise majeure. Les citoyens de la ville de New York ont utilisé le réseau social Twitter pour rendre compte en temps réel de la situation. Le citoyen équipé de son smartphone devient un citoyen-capteur. Il fournit une information géographique depuis le terrain qui peut être utilisée en gestion de crise avec une quasi-instantanéité, plus vite que les équipes de primo-intervenants. Cela fait une dizaine d’années que les systèmes de gestion de crise d’Europe de l’ouest ont commencé à utiliser les réseaux sociaux numériques dans leur communication avec les citoyens. Pourtant, en France, les attentats du 13 novembre 2015 font l’effet d’un électrochoc puisqu’il n’existe à l’époque aucun protocole pour l’utilisation des réseaux sociaux en situation de crise et que la population a été laissée plus de deux heures sans directives. Quelques mois plus tard, pendant les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016, les gestionnaires de crises belges laissent eux-aussi la population une heure sans directive.Depuis ces évènements, la réponse numérique est forte en France avec le développement de plusieurs applications nationales de gestion de crise successives (SAIP, TousAntiCovid), plusieurs portails web et la multiplication des comptes institutionnels sur les réseaux sociaux. Pourtant, s’il existe bien un objectif croissant d’utilisation des réseaux sociaux, les États peinent à réguler les activités des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) au sein de leurs propres territoires. En parallèle, il n’existe pas d’étude ou d’indicateurs qui font état des apports concrets de l’utilisation des réseaux sociaux numériques pendant une crise.Quelles sont les informations accessibles et utilisables sur les réseaux sociaux numériques pendant une crise ? Quels sont les apports du numérique dans la transformation de la communication sur les risques et dans l’implication citoyenne dans la gestion de crise ? Quelles sont les attentes des gestionnaires de crise vis-à-vis du numérique ? Qu’est-ce que la gestion de crise révèle des interactions entre flux d’information et territoire ? Cette thèse porte sur l’utilisation des réseaux sociaux numériques dans le cadre de la gestion de crise territorialisée ainsi que sur une comparaison territoriale entre la région Ile-de-France en France et la région de Bruxelles-Capitale en Belgique. L’objectif de ce travail de recherche est d’étudier les logiques de circulation de l’information géographique entre les territoires et les réseaux sociaux numériques pendant une crise ainsi que d’observer les effets de l’organisation des systèmes de gestion de crise sur cette circulation d’informations.Pour répondre aux questions soulevées, cette thèse se structure autour de quatre axes de travail.Le premier axe consiste en la constitution d’un cadre théorique, le territoire 2.0, pour structurer les échanges d’informations entre les territoires et les réseaux sociaux numériques. Le second axe mobilise des entretiens réalisés avec plusieurs gestionnaires de crise français et belges afin d’aller comprendre comment s’organisent les différents systèmes de gestion de crise. De plus, nous avons cherché à cerner la perception, la position et les attentes de ces gestionnaires vis-à-vis du numérique. Le troisième axe consiste en une approche empirique sur l’analyse de 11 situations de crise sur le réseau social Twitter ayant eu lieu entre 2009 et 2019. Pour cela, nous avons définis, extraits et analysés 11 corpus de tweets correspondant à la temporalité et aux mots clés de ces 11 situations de crises. Enfin le dernier axe correspond à une approche empirique sur la perception des risques et la participation citoyenne dans la gestion de crise par le numérique à l’aide d’un questionnaire diffusé en Ile-de-France et en région de Bruxelles-Capitale.