Xianju : la transition économique d'une petite ville pionnière du ''développement vert'' en Chine
Auteur / Autrice : | Mengcheng Li |
Direction : | Natacha Aveline-Dubach |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie. Aménagement |
Date : | Soutenance le 28/11/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Géographie-cités (Paris ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Charles Edouard |
Examinateurs / Examinatrices : Natacha Aveline-Dubach, Judith Audin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Giroir, Anne-Christine Trémon |
Mots clés
Résumé
Après des décennies d'industrialisation et d'urbanisation accélérées, la Chine a pris le tournant du développement durable en définissant sa propre vision, mettant l'accent sur une gestion améliorée des ressources et de la qualité de l'environnement grâce à l'innovation technologique et à la modernisation industrielle. Face à une compétition intense entre les équipes des gouvernements locaux à l'échelle nationale, la question se pose de savoir comment les responsables des villes situées au plus bas de l’échelon administratif parviennent à organiser le développement économique de leur territoire dans le cadre du projet chinois de « civilisation écologique ». Cette thèse explore les stratégies déployées par les responsables locaux de Xianju, une petite ville de 200 000 habitants située dans une région isolée de l'est de la Chine, pour développer un projet de « développement vert » visant à concilier les injonctions contradictoires de productivité et durabilité environnementale. La méthode mobilise plusieurs enquêtes auprès d’une cinquantaine d’acteurs locaux, complétée par la collecte de sources documentaires et une démarche d’observation participante. Les données collectées ont été examinées au travers d’un cadre d'analyse combinant les trois principaux défis auxquels les villes chinoises sont confrontées : l'idéologie productiviste de l'État, la décentralisation asymétrique et le déficit structurel des budgets locaux. Dans le cas de Xianju, il apparaît que la petite taille de la ville, ses attributs paysagers et sa faible industrialisation ont été des atouts majeurs pour permettre le « verdissement » rapide de l’économie locale. Le système d’évaluation des cadres locaux s’est montré particulièrement efficace, menant à une stratégie productiviste agile et adaptative par les deux équipes du gouvernement local. Les choix industriels judicieux, ancrant les investissements en R&D jusque dans des écosystèmes de recherche des grandes métropoles, ont visé essentiellement l’apport de revenus fiscaux au lieu de dépendre trop lourdement de recettes foncières par l’encouragement à l’investissement immobilier. Si cette stratégie a permis de stimuler la création d'emplois et de limiter les conséquences néfastes d’une industrialisation incontrôlée, elle apparaît néanmoins potentiellement génératrice de nouveaux déséquilibres sociaux et environnementaux.