Thèse soutenue

Les simplicités du Tractatus logico-philosophicus.

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Auteur / Autrice : Jonathan Gombin
Direction : Jean-Philippe Narboux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 22/11/2023
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Philosophie, Humanités (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Sébastien Gandon
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Philippe Narboux, Layla Raïd, James Conant, Sandra Laugier
Rapporteur / Rapporteuse : Layla Raïd

Résumé

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Y a-t-il un concept de simplicité dans le Tractatus logico-philosophicus de Wittgenstein ? Les études qui portent sur ce thème sont le plus généralement consacrées à la simplicité des objets, qui est souvent apparue comme le fondement de la version tractatuséenne de l’atomisme logique. L’importance que revêt la simplicité des objets et des noms a ainsi pu conduire à éclipser les autres occurrences de la notion de simplicité. L’ouvrage compte pourtant au moins deux autres notions de simplicité : celle de la proposition élémentaire et celle des concepts fondamentaux de la logique. L'indépendance logique des propositions élémentaires est un point bien connu de l’ouvrage (notamment parce qu’il est le premier que Wittgenstein rejeta) mais n’est généralement pas conçue comme tombant sous le concept tractatuséen de simplicité. Une troisième notion de simplicité est largement négligée : il s’agit de celle des concepts logiques fondamentaux, qui doivent être mutuellement indépendants (5.451). Ces trois formes de simplicité sont rarement perçues comme telles et ne sont par conséquent pas examinées ensemble. Mais sont-elles bien les formes d’une même simplicité ? Il n’y a là rien d’évident : le concept tractatuséen de « simplicité » ne saurait être obtenu à partir des caractéristiques de l’une des ces trois notions. C’est une quatrième forme de simplicité, celle des solutions des problèmes logiques qui, au titre de « standard de la simplicité » (5.4541), permet de rendre compte de l’unité de la notion. Les solutions des problèmes logiques résident dans la formulation de la forme générale de la proposition, qui indique à elle seule l’essence de la proposition. Elle est simple car elle permet de tracer d’un seul coup les limites du sens et ainsi de dissoudre les illusions aux origines des problèmes logico-philosophiques. Sa simplicité constitue le concept même de simplicité : noms, propositions élémentaires et concepts logiques fondamentaux sont simples pour autant qu’ils constituent les éléments de la forme générale de la proposition. Celle-ci livre de manière indissociable la clef de l’unité du Tractatus logico-philosophicus et le sens de son concept de simplicité.