Thèse soutenue

Trajectoires de la poésie libertine en France à l’âge classique (1623-années 1770)

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Auteur / Autrice : Dimitri Albanèse
Direction : Jean-Christophe Abramovici
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 01/10/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Bury
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Rosellini
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Génetiot, Stéphanie Loubère

Résumé

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Le libertinage du XVIIIe siècle est traditionnellement associé au genre romanesque. Longtemps présenté comme un désert poétique, le siècle des Lumières trancherait radicalement avec la poésie libertine du XVIIe siècle. Or, de 1623, avec l’ouverture du procès de Théophile de Viau, jusqu’au cœur du XVIIIe siècle, les manifestations libertines perdurent dans les pratiques littéraires. Point aveugle de l’historiographie, la poésie libertine du XVIIIe siècle n’est ni une thématique ni une modalité d’édition, mais plutôt un tissage d’héritages où le chant met à l’honneur les plaisirs, la convivialité et la liberté de ton. Suivre sur les deux siècles de l’âge classique l’évolution d’œuvres et de formes poétiques pouvant être rattachées au libertinage met au jour des filiations aussi bien que des ruptures au sein d’une production souvent jugée inacceptable et marginale. L’étude des trajectoires de la poésie libertine relève à la fois de l’histoire sociale et des adaptations d’une esthétique instable. Elle ne se limite pas à établir une liste de poètes malfamés ou sanctionnés par la justice ; elle revient plutôt à poser l’hypothèse que cette poésie licencieuse suit des inclinations sociales particulières, offrant un large prisme aux légèretés littéraires et accompagnant une individualisation propre à la culture libertine. L’exploration mobilise alors des contextes de sociabilité, des enjeux éditoriaux mais aussi des procédés de personnalisation auctoriale, entre signes formels et traitement de l’obscène. Sont ainsi exhibés les jalons d’une histoire transéculaire de la poésie libertine dans l’espoir de proposer une version plus souple et nuancée de notre histoire culturelle.