Thèse soutenue

L'époque de l'art. Réalité et subjectivité dans l'esthétique de Hegel

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Gregory Aschenbroich
Direction : Emmanuel Cattin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 16/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Kervégan
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Bouton, Carole Talon-Hugon
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques-Olivier Bégot, Alain Patrick Olivier

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse est consacrée aux cours de philosophie de l’art de Hegel, dont elle propose une lecture à la fois historique et systématique. Elle cherche tout d’abord à libérer la pensée de Hegel de l’édition posthume établie par son élève H.G. Hotho, dont nous avons montré qu’elle en est une véritable réécriture : elle transforme le discours hégélien en une métaphysique néoplatonicenne systématisée à outrance. Par contraste, nous avons cherché à démontrer qu’il ne fallait pas confondre l’esthétique hégélienne avec la philosophie de l’art néoplatonicienne de Schelling, ce qui nous a amenés à retracer l’histoire du néoplatonisme esthétique au XVIIIe siècle. La philosophie de l’art de Hegel ne se fonde que marginalement sur la Science de la logique, et bien plus profondément sur la philosophie de l’histoire. L’esthétique hégélienne est avant tout une philosophie de la culture, une histoire de la subjectivité traversée par une ambivalence fondamentale : d’un côté, Hegel définit l’art comme l’idéal grec, où la subjectivité individuelle n’est rien d’autre que l’expression des valeurs de la Cité ; mais d’un autre côté, il est le premier à découvrir dans l’art moderne le principe de la représentation de la réalité, où la subjectivité individuelle vaut pour elle-même. Cette ambivalence nous a permis d’éclairer l’itinéraire hégélien sous un jour nouveau, à la fois dans le système des arts (c’est-à-dire les cinq genres artistiques) et dans son historicité. Notre lecture pose à nouveaux frais le thème célèbre de la fin de l’art. Loin d’être une thèse que Hegel pose sur l’histoire de l’art, il est bien plutôt l’expression d’un problème, celui du passage, dans l’art et sa théorisation au XIXe siècle, de l’idéalisme goethéen et romantique au réalisme naissant. Au lieu de projeter sur Hegel des catégories propres au XXe siècle (qui se sont certes exprimées dans un vocabulaire pseudo-hégélien), nous avons cherché à y voir le dernier penseur de l’histoire de l’art qui soit encore prisonnier de l’alternative de la Querelle des Anciens et des Modernes (Rome ou le siècle de Louis XIV ; la Grèce ou le Moyen-Âge et ses prolongements modernes, etc.) – le dernier grand philosophe, en somme, à penser sans le concept de Renaissance.