Thèse en cours

Nature photographique. La représentation du sauvage dans les limites du concept d’imitation de Gabriel Tarde

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Auteur / Autrice : Susana Molina navea
Direction : Stephane Douailler
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 26/11/2015
Etablissement(s) : Paris 8 en cotutelle avec Universidad de Chile
Ecole(s) doctorale(s) : ED Pratiques et théories du sens
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoires d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie

Mots clés

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Résumé

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Cette recherche porte sur les rapports entre la représentation du sauvage et les définitions de la photographie. La thèse affirme qu’il existe une relation entre ces objets en dehors des photographies anthropologiques, c’est-à-dire en dehors de l’aspect matériel, concret, de l’image. On peut le résumer comme suit : dès lors que la photographie transforme la pensée sur l’imitation, elle devient un processus psychique inconscient qui, exemplifié dans le sauvage, est considéré comme une condition naturelle de l’individu ce qui, finalement, transforme la pensée sur la photographie elle-même. On suivra ce parcours dans trois scénarios : (I) la critique d’art du 19e siècle, où, d’une part, l’imitation et la photographie sont identifiées comme une seule et même chose, et où, d’autre part, le sauvage devient la métaphore de la condition de l’artiste à partir de l’invention de la photographie ; (II) le projet sociologique de Gabriel Tarde, où la photographie est la métaphore d’un procédé inconscient, à savoir l’imitation, dont la réalité anthropologique a été donnée par le sauvage ; (III) l’esthétique photographique de Barthes et Benjamin, où le sauvage abandonne l’altérité de l’homme pour devenir l’altérité du langage. En effet, celui-ci ne se configure plus comme la métaphore de la situation de l’artiste, mais comme l’altérité du langage. Bref : le sauvage est « l’autre » de la langue. Mais cette apparition devient inséparable de la déclaration de sa disparition en tant qu’homme. Si Benjamin et Barthes se recontrent dans leur « désir de devenir sauvage », c’est parce que la photographie montre que, en tant qu’homme, le sauvage a disparu, même si, à vrai dire, il n’a jamais existé.