De l'expérience au récit. La colonisation de la Terre de Feu et les Selk'nam

From Experience to Narrative. The Colonisation of Tierra del Fuego and the Selk'nam

De la experiencia al relato. La colonización de Tierra del Fuego y los Selk'nam

• Auteur / Autrice : Laura Muriel Horlent Romero
• Direction : Pierre Antoine Fabre, Lidia Rosa Nacuzzi
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Anthropologie historique
• Date : Inscription en doctorat le 17/03/2017
• Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Universidad de Buenos Aires
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Mots clés

Mots clés libres

Tierra del Fuego

Selk'nam

Lucas Bridges

Colonisation

Anthropologie historique

Fireland

Selk'nam

Lucas Bridges

Colonisation

Historical Anthropology

Résumé

La thèse s'inscrit dans le cadre des études sur les relations interethniques dans les processus de colonisation. Le cas analysé se situe à l'extrême sud de l'Amérique du Sud, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, et se concentre sur la relation entre un groupe de lignées Selk'nam (Ona), chasseurs nomades de l'île de la Terre de Feu, et une famille de colons. Il s'agit d'une expérience singulière dans le contexte d'une avancée rapide et violente contre les populations indigènes causée par l'incorporation de leurs territoires aux États du Chili et de l'Argentine. La relation coloniale analysée ici s'est déroulée à deux niveaux : les relations de travail dans les estancias de bétail gérées par cette famille, où les indigènes étaient incorporés en tant que travailleurs, et les relations d'amitié dans le cadre de la sociabilité et des institutions indigènes. L'un des fils de cette famille, Lucas Bridges, a été particulièrement impliqué dans cette relation et l'a décrite plus tard dans une autobiographie intitulée Uttermost Part of the Earth, publiée à Londres en 1948. La thèse analyse en profondeur cette source, de grande valeur ethnographique et l'une des plus importantes de l'époque, pour reconstruire le tissu culturel et social de son auteur, d'une part, et pour suivre, d'autre part, l'articulation complexe de ses intérêts, valeurs et émotions avec ceux des Selk'nam, en comprenant qu'il y avait une série de points de contact qui permettaient la négociation et l'ajustement entre les deux mondes.

The thesis falls within the framework of studies of interethnic relations in colonisation processes. The case of analysis is located in the extreme south of South America at the end of the 19th and beginning of the 20th century and focuses on the relationship between a group of Selk'nam (Ona) lineages, nomadic hunters from the island of Tierra del Fuego, and a settler family. This was a singular and anomalous experience in the context of a rapid and violent advance on the native populations caused by the incorporation of their territories into the states of Chile and Argentina. The colonial relationship analysed here unfolded on two levels: labour relations on the estancias run by this family, where the natives were incorporated as workers, and friendship relations within the framework of native sociability and institutions. One of the sons of this family, Lucas Bridges, was particularly involved in this relationship and later described it in an autobiography entitled Uttermost Part of the Earth, published in London in 1948. The thesis analyses in depth this source, of great ethnographic value and one of the most important of the period, to reconstruct the cultural and social background of its author, on the one hand, and to follow, on the other, the complex articulation of interests, values and emotionalities with those of the Selk'nam, understanding that there were a series of points of contact that allowed for negotiation and adjustment between the two worlds.

La tesis se inscribe en el marco de los estudios de relaciones interétnicas en procesos de colonización. El caso de análisis se ubica en el extremo meridional de América del Sur a fines del siglo XIX y principios del XX y se centra en la relación que mantuvieron un grupo de linajes selk’nam (onas), cazadores nómades de la isla de Tierra del Fuego, con una familia de colonos-estancieros. Se trató de una experiencia singular y anómala en el contexto de una rápida y violenta avanzada sobre las poblaciones nativas provocada por la incorporación de sus territorios a los estados de Chile y Argentina. La vinculación colonial analizada se desplegó en dos planos: en el de las relaciones laborales que se dieron en las estancias ganaderas dirigidas por esta familia, en las que los nativos fueron incorporados como trabajadores y en el de las relaciones de amistad en el marco de la sociabilidad y las instituciones nativas. Uno de los hijos de esta familia, Lucas Bridges, se involucró especialmente en esta relación y posteriormente la describió en un libro de memorias titulado Uttermost Part of the Earth, publicado en Londres en 1948. La tesis analiza en profundidad esta fuente, de enorme valor etnográfico y una de las más importantes del periodo, para reconstruir el entramado cultural y social de su autor, por un lado, y para seguir, por el otro, la compleja articulación de sus intereses, valores y emocionalidades con los de los selk’nam entendiendo que hubo allí una serie de puntos de contacto que permitieron la negociación y el ajuste entre ambos mundos.