Ontologie phénoménologique de la ''laïcité

Phenomenological Ontology of ''laïcité''

• Auteur / Autrice : Francesca Ferré
• Direction : Jean-Claude Monod
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Inscription en doctorat le ; Soutenance le 18/12/2021
• Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pays germaniques, transferts culturels (Paris)
• Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
• Jury : Président / Présidente : Vincent Delecroix
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Carole Widmaier, Jean-Claude Monod, Perrine Simon-nahum, Thierry Gontier, Pascal David
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Gontier, Pascal David

Mots clés

Mots clés libres

Laïcité

Ontologie

Phénoménologie

Politique

État

Religion

Laïcity

Ontologie

Phenomenology

State

Politics

Religion

Résumé

Nous sommes partis du constat que la laïcité dans ses multiples usages : politique, juridique et philosophique, est pensée avec des concepts issus de la métaphysique qui ne sont pas interrogés. Ce travail de recherche élabore une ontologie phénoménologique de la « laïcité » à partir de l'existentialité du Dasein telle qu'elle est explicitée dans Être et temps de Heidegger. Nous avons utilisé la méthode phénoménologique suivant les trois jalons exposés par Heidegger. En premier lieu, la réduction phénoménologique a permis de reconduire le regard de l'étant jusqu'à l'être à partir de quatre étants laïques pris pour thème : justice, école, mariage civil et hôpital. Notre démarche a consisté à les examiner phénoménologiquement. En second lieu, la destruction phénoménologique a mis en lumière les recouvrements des phénomènes et a permis de les libérer. L’apparition du mot dans la langue et dans l’histoire a été recherchée. Son étymologie a été interrogée. Le sens de son adjectif a été éclairci. C'est ainsi que le mot laïcité a été interrogé et son appellation remise en question. Le double concept de conscience a été critiqué. Nous avons discuté du rapport de la « laïcité » à la sécularisation. Et nous avons mis à jour le soubassement métaphysique de l’État. En troisième lieu, nous avons entrepris de proposer une nouvelle pensée de la « laïcité » à partir de l’acquis de la destruction phénoménologique, c’est-à-dire de la destruction phénoménologique des concepts politiques principaux utilisés pour la déterminer. Nous avons procédé à une construction phénoménologique de la « laïcité » selon son être, ses structures d'être et sa temporalité avec pour fil directeur les existentiaux. Le concept d’historialité a permis de faire apparaître des distinctions et de soulever des problèmes. Nous avons renommé la « laïcité » en l’appelant à partir de son être politique. En cela, nous avons élaboré une ontologie phénoménologique de la politie. C’est ainsi que la laïcité telle qu’elle est débattue dans le domaine public a été discutée et mise en perspective à partir de la phénoménologie. La manière propre à Arendt d'interroger les problèmes et les concepts politiques ont été une référence pour notre méditation.

We started from the observation that laicity in its multiple uses - political, legal and philosophical - is conceived with concepts resulting from metaphysics which are not questioned. This research work develops a phenomenological ontology of ''laïcité'' from the existentiality of Dasein as it is explained in Being and Time by Heidegger. We have used the phenomenological method according to its three milestones exposed by Heidegger. In the first place, the phenomenological reduction made it possible to bring back the gaze of being to be from four laics beings taken as their theme: justice, school, civil marriage and hospital. Our approach consisted in examining them phenomenologically. In the second place, the phenomenological destruction brought to light the overlaps of phenomena and made it possible to free them. The appearance of the word in the language and in history has been researched. Its etymology has been questioned. The meaning of his adjective has been clarified. This is how the word laicity has been questioned and its name called into question. The dual concept of conscience has been criticized. We discussed the relationship of laicity to secularization. And we have updated the metaphysical foundation of the state. Thirdly, we set out to propose a new thought of ''laïcité'' based on the achievements of phenomenological destruction, that is, of the phenomenological destruction of the main political concepts used to determine it. We proceeded to a phenomenological construction of “laicity” according to its to be, its structures of to be and its temporality with the existentials as a guiding thread. The concept of historiality has made it possible to bring out distinctions and raise problems. We have renamed ''laicity'' by calling it from its political being. In this, we have developed a phenomenological ontology of politie. This is how laicity as it is debated in the public domain has been examined, discussed, challenged and put into perspective from phenomenology. Arendt's own way of questioning political issues and concepts was a benchmark for our meditation.