La dynamique de l'expression indirecte chez Merleau-Ponty
Auteur / Autrice : | Qihui Shao |
Direction : | Emmanuel De saint aubert |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 08/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pays germaniques, transferts culturels (Paris) |
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure | |
Jury : | Président / Présidente : Stefan Kristensen |
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel De saint aubert, Camille Riquier, Claudia Serban | |
Rapporteur / Rapporteuse : Camille Riquier |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur la notion d« expression indirecte » de Merleau-Ponty et sintéresse à la question de savoir comment les sciences de lhomme peuvent sinstituer. Dans la première partie nous effectuons un travail de déconstruction, en montrant principalement comment les pensées de Husserl et de Sartre constituent deux versions contemporaines du cartésianisme, et en révélant les difficultés et les tensions inhérentes à leur cadre de pensée. Husserl transforme lintentionnalité en Selbstbesinnung de la « pensée de voir » (videre videor), ce qui implique que tout être est déjà exprimé ; Sartre renforce le dualisme ontologique et transforme la transcendance en néantisation, ce qui implique que lêtre (en-soi) ne peut jamais être exprimé. Dans la deuxième partie de la thèse, nous nous attachons à montrer loriginalité de pensée de Merleau-Ponty. Ce qui importe le plus, cest quil change le sens du « sens » en le révélant comme configuration physionomique, ce qui nous oblige à explorer une nouvelle manière daccéder au sens et à la vérité, ou même un nouveau cadre théorique, à savoir l« expression indirecte ». Lenjeu consiste à exposer le pouvoir de transcendance intérieure au monde sensible, la négativité inhérente à lêtre, non pas seulement sur le plan ontologique, mais à chaque niveau de sens. Même le monde le plus sauvage, ainsi que le corps perceptif, nest jamais muet, tacite, mais toujours déjà expressif. Cest dans cette perspective que le problème de la perception nous offre un modèle d'analyse pour comprendre la dynamique de lexpression, ou, dans les termes mêmes de Merleau-Ponty, la théorie de la perception est la Gestalt clé pour sa pensée qui est un système d'équivalences. Il nous faut souligner toujours dans notre interrogation les inspirations de la psychologie de la Gestalt et de la biologie au regard du développement de la pensée merleau-pontienne, ce qui rend la « logique perceptive » à la fois structurelle, relationnelle et animatrice voire libidinale. Le chapitre 4, en empruntant à la Gestalttheorie, nous aide à comprendre la con-figuration de lexpérience perceptive comment une figure se détache du fond et comment les moments figuraux coopèrent dans la structuration du champ ; en ce sens, létude la constance perceptive se substitue à celle de lintuition eidétique chez la phénoménologie transcendantale, et la chose sensible savère être un Etwas qui ne peut sidentifier que dans la physionomie totale du champ, dans la Gestalt comme système déquivalences et de transpositions qui se compose elle-même des systèmes ou des Gestalts (comme moments « partiels »); et cest en ce sens que le Etwas lui-même porte une Gestalt. Le chapitre 5, en faisant ressortir le corps humain qui est la Gestalt des Gestalts, essaie de démontrer que la structuration soriente envers une certaine forme dite « bonne » ou « forte » qui désigne la perception privilégiée. La mise en forme du monde perceptif est toujours médiatisée par le rapport entre le corps humain et les choses. Le double mouvement du corps humain nous aide à comprendre la trans-figuration dans lexpression, scil. le mouvement de sengrener sur le monde des choses jusquà loptimal, et celui de (se) refléter ou de (se) projeter-introjecter jusquà la ressemblance.