Thèse en cours

le bias de confirmation, une explication au problème de non-réplicabilité en science

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Auteur / Autrice : Florian Pellet
Direction : Emmanuel ChemlaBrent Strickland
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences cognitives
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2015
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Jean-Nicod (Paris) (2002-....)
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)

Mots clés

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Résumé

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De récentes et influentes méta-analyses de tentatives de réplication à grande échelle ont montrées qu’un tiers des effets reportés dans les meilleurs journaux pourraient ne pas être réplicables. Le biais de confirmation lors du process scientifique (sur les expérimentateurs, les reviewers et les lecteurs) pourrait être une cause principale de cette crise de réplicabilité. Ce projet propose d’évaluer ses effets et d’offrir des méthodes de contrôle. En psychologie, les scientifiques créent souvent sans le savoir des expériences qui présentent des chances accrues d’observer un résultat attendu : c’est le “biais expérimental”. On ne sait pas encore si un tel effet est présent dans les sciences “dures” telles que l’Intelligence Artificielle. Nous demanderons à des chercheurs en IA d’évaluer deux algorithmes après avoir été primés avec l’attente que l’un est supérieur à l’autre. Nous cherchons à savoir si leurs résultats correspondront à cette attente. Trouver des preuves d’un biais expérimental systématique en IA supporterai l’idée que c’est un phénomène qui s’étend à toute la science, comme le problème de réplicabilité. Il est connu que des motivations augmentent le biais de confirmation. Nous voulons savoir si le système de publication actuel rend la science plus vulnérable au biais expérimental. Nous recruterons des étudiants pour concevoir des expériences visant à étudier l’effet de “currency priming”, connu comme inexistant et irréplicable. Les étudiants seront répartis en trois groupes: le premier groupe d’attendra à être plus payé si un résultat non nul est trouvé, le second à être plus payé si le même résultat que la majorité est trouvé, et le troisième sera un groupe contrôle. Seulement la moitié des étudiants de chaque groupe lira l’article original du “currency priming”. Si le premier et second groupe présentent un plus fort biais expérimental, particulièrement chez les étudiants ayant lu l’article, nous pourrons penser que l’usage de l’argent comme motivation pour la science est une cause de la présences de tant de faux positifs. Une dernière étude aura pour but de développer une simulation multi-agents de la communauté scientifique dans laquelle les agents produisent et communiquent des résultats d’expériences simulées, et présentent un biais de confirmation. Nous estimerons l’effet du biais de confirmation en se basant sur la littérature afin de chercher à savoir si ce biais augmente la diffusion de fausse croyances dans la communauté. Nos résultats préliminaires suggèrent que c’est le cas, mais que le biais de confirmation a aussi un effet positif : il permet de converger plus rapidement vers une croyance, offrant ainsi plus d’efficience pour moins de précision. Cette approche nous permettra d’observer les aspects positifs et négatifs du biais de confirmation. À la fin de ce projet, nous avons pour objectif d’avoir les connaissances suffisantes sur le biais de confirmation — à la fois sur son fonctionnement cognitif et sur son impact sur le process scientifique — pour pouvoir conseiller la communauté scientifique sur des moyens de contrôle de ce biais.