Thèse en cours

Prendre parti. L'engagement radical comme défi pour la philosophie française du XXè siècle. Paul Nizan, Georges Politzer, Jean-Paul Sartre.

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Auteur / Autrice : Cécile Debrand-Bonapetit
Direction : Frédéric Worms
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2015
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : La République des Savoirs : Lettres, Sciences, Philosophie
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)

Mots clés

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Résumé

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''Prendre parti'' : c'est le défi que Nizan lance à la philosophie française. En thématisant et en incarnant l’impératif, pour les philosophes, de prendre parti et de parler depuis un lieu politiquement et affectivement situé, Nizan met la philosophie au défi de l’engagement radical : le philosophe doit choisir son camp, il ne peut être que pour l'homme ou contre lui. C'est ce défi que relèveront Georges Politzer et Jean-Paul Sartre, et c'est dans cette perspective que nous nous pencherons sur leurs oeuvres. En nous inscrivant dans le cadre de la réévaluation philosophique dont Nizan, Politzer et le Sartre marxiste commencent aujourd’hui à faire l’objet, nous confronterons leurs textes aux contextes particuliers qui les virent émerger : la crise des années 1930, hantées par l'appel au concret, mais aussi les années d’après-guerre, marquées par l'euphorie de la Libération, le poids du Parti communiste et la Guerre froide. Ce travail d'histoire de la philosophie nous permettra d'interroger les rapports de la philosophie et de la politique à la lumière d'un concept d'engagement radical qui, de manière à la fois féconde et problématique, conduit la philosophie à prendre parti politiquement, voire même à prendre fait et cause pour le Parti. Le parti-pris est-il inhérent à la philosophie, ou au contraire signe-t-il la défaite de la pensée qui renoncerait ainsi à ses propres exigences ? L’audace philosophique de la prise de parti semble conférer à la pensée une force théorique singulière, tout en l’exposant au danger de basculer dans la misologie. Il s'agira pour nous, avec Sartre et Politzer, de faire ce pari philosophique consistant à prendre le parti de Nizan. C'est la mise à l'épreuve conceptuelle de la légitimité philosophique de ce choix qui permettra d'éclairer le problème de l'articulation entre philosophie et engagement radical.