Thèse en cours

La montagne désarmée, une analyse des trajectoires territoriales des stations de ski abandonnées françaises

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Auteur / Autrice : Pierre-Alexandre Metral
Direction : Bernard PecqueurPascal Mao
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du territoire
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2016
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, Laboratoire des sciences sociales
Equipe de recherche : Villes et Territoires

Résumé

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Loin des grands domaines skiables alpins faisant la renommée du ski français à l'échelle internationale, des dizaines de petits stades de neige de la moyenne montagne, bien secondaire dans la hiérarchie tacite des stations, ont été contraints de cesser leurs exploitations de manière définitive, mettant fin à une brève aventure locale dans « l'or blanc ». Longtemps négligés par les observateurs, ces modestes sites mis à l'arrêt ont récemment attiré l'attention des médias, suscitant nombre de controverses faute d'un phénomène de fermeture encore peu maîtrisé, ouvrant ainsi la voie aux exagérations. Partant de cette situation à la fois « floue » et d'actualité, cette thèse de doctorat porte l'ambition d'améliorer la compréhension de cet objet de recherche atypique et encore peu interrogé par la géographie du tourisme. Le questionnement général posé par cette recherche examinera les significations susceptibles d'être attribuées au mouvement français de « sortie du ski » suivant deux approches distinctes. La première lecture est purement géo-historique. À partir d'un recensement inédit des centres de ski français mis à l'arrêt, cette thèse souhaite caractériser le profil des sites ayant renoncé au ski, mesurer les évolutions de la dynamique de fermeture au cours du temps et identifier les incidences géographiques produites par la disparition des micro-développements sur la carte nationale du ski. Cette relecture de la grande histoire du ski par le prisme « désaménagiste » porte l'ambition de mieux appréhender la place des mises à l'arrêt au sein du cycle de vie général du ski, en tant que produit touristique. En ce sens, cette thèse vise à déterminer si la fermeture est une dynamique « ordinaire » du tourisme de neige, ou si elle esquisse un déclin plus généralisé du ski alpin. La seconde approche est territoriale, étayée par différents cas d'étude. Elle cherche à comprendre les facteurs ayant participé à l'obsolescence des exploitations et à mesurer les incidences induites par la « fin du ski » sur les territoires supports. Cette thèse souhaite enfin porter un regard approfondi sur les trajectoires territoriales de « l'après-ski », confrontant les réalités du terrain à la représentation médiatique omniprésente de la « station de ski fantôme », souvent consacrée comme paysage inévitable du phénomène de fermeture. En dressant un ensemble de trajectoires post-touristiques caractéristiques, cette thèse souhaite relativiser le regard dépréciatif du renoncement au ski en l'envisageant plutôt comme un mode singulier de la transition récréative en montagne. Ainsi s'observeraient sur les cendres du ski disparu les signaux faibles de la montagne du futur ; les centres de ski fermés comme laboratoires du tourisme de demain.