La certification DELF au défi de la diversité : histoire, représentations, enjeux
Auteur / Autrice : | Alper Aslan |
Direction : | Emmanuelle Huver |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres Linguistique |
Date : | Soutenance le 27/06/2023 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités et Langues (Centre-Val de Loire ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : DYNAmiques et enjeux de la DIVersité linguistique et culturelle (Tours ; 2018-....) |
Jury : | Président / Présidente : Didier de Robillard |
Examinateurs / Examinatrices : Christel Troncy, Mathilde Anquetil-Auletta | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laura Abou Haidar, Yves Bardière |
Résumé
La politique internationale de la France s'appuie, entre autres, mais en bonne partie sur la diffusion linguistique et culturelle du français. Les certifications linguistiques sont progressivement devenues une des pierres angulaires de cette politique de diffusion, notamment le DELF (Diplôme d'Etudes en Langue Française), dont la fonction de diffusion linguistique est présente depuis sa création. Cette thèse vise à se demander en quoi cette certification est représentative de ces évolutions et en cristallise les différents enjeux, dans la mesure où la recherche sur l'évaluation en didactique - didactologie des langues n'a jusqu'à présent que peu interrogé les raisons, les enjeux et les effets de l'évolution de ce diplôme. Dans ce cadre, nous nous intéresserons plus spécifiquement aux dynamiques d'homogénéisation et de standardisation qui découlent de la notion de certification d'une part et d'une politique linguistique diffusionniste d'autre part. En effet, les logiques de certification et de diffusion linguistique semblent a priori contradictoires avec les demandes de plus en plus fortes de prise en compte de la diversité (linguistique, culturelle, didactique), liées à l'émergence d'un espace francophone plus affirmé d'une part et à la forte diversification des demandes de français d'autre part, dans un paysage en outre de plus en plus concurrentiel. Pour ce faire, nous nous sommes attaché à retracer l'histoire du DELF sous l'angle de la place et du statut qu'a pu y occuper la diversité et des choix qui ont été faits à différentes époques marquantes du DELF (sa création, son adossement aux niveaux du CECRL). Nous avons ensuite tenté de mettre en évidence : 1) la diversité et le caractère situé des représentations d'évaluateurs, de candidats et de personnes exerçant des postes à responsabilité dans le domaine de la diffusion du français ; 2) les enjeux politiques et économiques qu'ils en perçoivent et la manière dont ils articulent cette réception de la certification à la question de la tension entre homogénéisation et diversité. Pour réaliser cette recherche, nous nous sommes plus particulièrement appuyé sur des entretiens menés avec des chercheurs ayant participé à la création du DELF et avec des témoins résidant dans deux contextes historiquement et sociolinguistiquement contrastés, à savoir le Maroc et la Turquie. Ce travail, qui s'est appuyé sur une démarche qualitative et compréhensive, contribue à une lecture politique des certifications de langues, par le biais de leur historicisation et d'un intérêt porté à la diversité - voire au conflit - des réceptions des différents types d'acteurs impliqués.