Les Italiens à Grenoble : Récits de vie et transmissions langagières
Auteur / Autrice : | Roxanne Comotti |
Direction : | Marinette Matthey |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du langage Spécialité Linguistique Sociolinguistique et Acquisition du langage |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2016 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Linguistique et Didactique des Langues Etrangères et Maternelles |
Mots clés
Résumé
Quitter son pays pour un autre et recommencer, redécouvrir une façon de vivre. Apprendre ou réapprendre, se cacher, s'intégrer ou bien se démarquer ? Que se passe-t-il lorsque l'on émigre ? Le sujet de thèse que je présente s'interroge sur les modalités de transmission langagière dans la migration, plus particulièrement dans la migration italienne de Grenoble. Je me questionne sur les aspects linguistiques et culturels pluri-générationnels de cette transmission, en cherchant à mettre au jour des éléments relevant de la « politique linguistique familiale ». Pour cela j'effectuerai des enquêtes comparatives sur deux flux migratoires italiens à Grenoble : 1950-60 et les années 2000. Cette recherche est à la fois empirique, descriptive et comparative. Deux groupes de locuteurs (pour un total de 100 locuteurs) sont constitués à partir de familles italiennes à Grenoble. Des entretiens individuels et enregistrés seront menés afin de constituer un corpus de récits de vies qui seront ensuite analysés. En travaillant de manière comparative sur deux migrations éloignées de quarante ans, la problématique de la pérennité de la transmission de l'italien se pose. La migration antérieure au XXIème siècle, bien qu'apparaissant comme absorbée par son pays d'accueil, n'a pas complètement rompu la transmission intergénérationnelle. Mais elle subit l'usure du temps. Quant aux locuteurs post 2000, on s'aperçoit que la transmission langagière est un acte de socialisation aisément transmis aux générations suivantes. Il semble pertinent de supposer que l'évolution de la politique linguistique française, les avancées technologiques ou encore l'ouverture des frontières européennes et mondiales, en somme que la glocalisation a un impact sur le comportement transmissionnel des parents italiens arrivés après 2000. Un premier résultat obtenu en 2014 nous a permis de constater que la migration italienne est toujours existante. Sa situation, son « ancienneté » n'en font plus une migration « à problèmes » au regard de la France, car elle est considérée comme intégrée, digérée. Cependant, la globalisation du monde tend vers la valorisation à la fois de l'ancrage local et de la diffusion culturelle. Il n'est plus question de « devenir français » mais d'être « un italien vivant en France ». Les résultats escomptés nous permettront notamment de fournir des pistes de réflexions sur l'intégration des populations migrantes. Les différences de niveau d'étude des migrants ont elles un impact sur la question du rôle de transmission de la langue. Enfin, le rôle de la politique linguistique du pays d'accueil ainsi que du pays quitté.