Gestion et usages de l’eau dans les lieux de culte d’Hispanie (IIe siècle av. J.-C. – IVe siècle apr. J.-C.)
Auteur / Autrice : | Alexandre Gouverneur |
Direction : | Olivier de Cazanove, Pierre Moret |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Archéologie, ethnologie, préhistoire |
Date : | Inscription en doctorat le 10/11/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Archéologie (Paris ; 1990-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....) |
Mots clés
Résumé
Dans la littérature archéologique en langues romanes, la catégorie des « sanctuaires des eaux » a depuis longtemps regroupé des sites très divers dont le seul dénominateur commun était la présence de structures hydrauliques dans l’espace du lieu de culte. Si les activités d’un sanctuaire, comme toute activité humaine, ne sauraient se développer loin d’un point d’eau, la recherche a toutefois fréquemment voulu conférer à ces structures des fonctions liturgiques et cultuelles, parfois par défaut. Récusant a priori les concepts de sanctuaires des eaux ou d’eau sacrée, rendus moins opérants par leur imprécision, cette thèse de doctorat qui s’appuie sur un corpus de lieux de culte d’Hispanie s’engage dans une démarche de révision critique des données, nourrie tant par les apports récents de l’histoire des techniques et de la religion romaine que par les développements de la sensory archeology. L’étude s’attache ainsi à caractériser et expliciter les stratégies de présentification, de fabrication du divin dans lesquelles l’élément aquatique intervient comme support ou adjuvant, en accordant pour cela une place prépondérante à l’hydraulique et à ses différentes composantes. Aux catégories précédentes, brouillées notamment par le développement d’une certaine phénoménologie religieuse, ce travail substitue une approche plus matérialiste, centrée sur la notion de « gestion de l’eau », qui recouvre une multiplicité d’aspects techniques et concrets, parmi lesquels la planification et la maîtrise de la ressource hydrique. En d’autres termes, il interroge la place de l’eau dans les différents projets architecturaux des lieux de culte ainsi que dans leurs programmes ornementaux, avant d’envisager son éventuelle intégration aux activités cultuelles et liturgiques et ses multiples usages. Tous les éléments du réseau hydraulique sont donc pris en considération dans cette approche technique, non seulement les structures qui servent de support à des stratégies scénographiques, comme les bassins, fontaines ou miroirs d’eau, mais aussi les structures enterrées ou semi-enterrées comme les réservoirs, cuves et citernes ou encore les réseaux de canalisations pour l’adduction et l’évacuation de l’eau.