Thèse en cours

Infraobjets : Pour une aisthesis des fonds

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 22/03/2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Benoît Pype
Direction : David Quéré
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : SACRe, arts visuels
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 22/03/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Arts, Création, Recherche
établissement opérateur d'inscription : École nationale supérieure des arts décoratifs (Paris)
Jury : Président / Présidente : Dominique Willoughby
Examinateurs / Examinatrices : David Quere, Serge Verny, Jean-Paul Fourmentraux, Laurent Vonna, Camille Paulhan, Carole Ecoffet, Marc Thebault
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Paul Fourmentraux, Laurent Vonna

Résumé

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Nombre d'articles de presse, d'œuvres littéraires et d'études sociologiques consacrées au temps de la modernité diagnostiquent tour à tour une accélération de l'histoire, de la culture, de la société, voire du temps lui-même. Bien que l'un des ressorts de la modernité avancée repose sur la promesse d'un monde délivré de toutes les contraintes liées au manque de temps, le philosophe et sociologue allemand Hartmut Rosa met au jour un remarquable paradoxe de « famine temporelle » à l'origine d'un déficit chronique du temps d'attention (Rosa, 2010). À la suite d'un examen des forces et limites propres à la théorie de l'accélération sociale de Rosa, nous confrontons le diagnostic de « dissémination attentionnelle » avec celui d'une « indisponibilité programmée », posés par différents chercheurs. Nous soutenons alors la possibilité d'un renouvellement de l'expérience esthétique en contexte muséal, au-delà des dichotomies entre attention profonde et hyper attention (Hayles, 2007), entre concentration et dispersion (Citton, 2021). Une esthétique de la ténuité, dans la veine de la catégorie duchampienne d'inframince, alimente une pratique artistique capable d'articuler des régimes attentionnels enchevêtrés. Selon un principe de « dissensus convivial », notre proposition artistique des Infraobjets participe ainsi à l'élaboration d'une aisthesis des arrière-fonds en bonne intelligence avec une esthétique ambiantale, et embrasse en cela les enjeux éco-politiques de notre temps. Cette thèse en recherche-création, menée au sein de l'École Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de la ville de Paris, entend mobiliser l'infime comme vecteur d'une sensibilité renouvelée aux fonds. Cette position porte alors au plus haut point le risque de la discrétion et du « non-vu », à l'heure ou l'instantanéité demeure le mode de réception prédominant. Le dernier moment de notre thèse expose, à travers le « Manifeste discret », la figure de l'artiste en Infraterrestre : celui qui accompagne la remontée des fonds inaperçus via la saisie des intervalles infimes.